Ce livre est hors catégories, à mi-chemin entre journal de bord, roman autobiographique et recherche universitaire. Le sujet est abordé à la fois avec méthode et recul comme le ferait une chercheuse, et en même temps on est propulsé dans les étapes brouillonnes de l’enquête familiale si bien que l’on navigue perpétuellement entre les rapports familiaux souvent dialogués, points d’étape du parcours et fragments d’archives. Je suis admirative du travail réalisé et l’objet est remarquable, néanmoins, bien que j’ai été naturellement scandalisée et effarée par ce qu’il raconte, je n’ai pas été touchée intimement par le récit. Je trouve qu’il manque quelque chose, un récit de l’intime, peut-être est ce justement la forme universitaire et brouillonne qui brouille la connexion entre moi et cette famille. Selon moi nous sommes définitivement dans la non fiction, il n’y a pas assez d’éléments narratifs pour en constituer une.
Je note 4 étoiles pour la qualité du travail et l’utilité publique de ce genre d’écrits qui dénonce les conditions des femmes et de leur santé mentale et met en lumière des sujets aujourd’hui encore trop tabous comme le secret de famille et le poids de l’héritage psychologique.