Ce livre est le prolongement, l’approfondissement narratif et féministe de l’Histoire de la folie de Michel Foucault. Adèle Yon part à la recherche d’une arrière-grand-mère diagnostiquée schizophrène qui hante l’histoire familiale, mais aussi sa construction de jeune femme adulte.
D’une enquête familiale, faite de documents d’archives et d’entretiens individuels, la narratrice pousse jusqu'à une enquête biopolitique : comment le XXème siècle s’est-il efforcé de domestiquer les femmes en colère par des techniques chirurgico-psychiatriques ?
Je trouvais au départ le livre un peu décousu, car on passe régulièrement d’un type de texte à un autre. Mais on finit par trouver un rythme, une dynamique, on est bercé par l’horreur.
Très vite, j’ai eu envie de savoir, j’ai été transporté•e par ce récit-essai — genre pour lequel je suis un excellent public. La force narrative se met au service du travail philosophique sans se renier. Et à la fin il reste le feu de la  colère, et beaucoup d’essence.