Si j’avais apprécié Les Confessions d’un enfant du siècle, je n’avais pas été autant saisi que lors de ma lecture d’On ne badine pas avec l’amour. Pièce d’une immense richesse par son ton, l’évolution des personnages et le traitement du thème, on est attrapé par la comédie pour finir ému par la tragédie finale.
Parallèlement aux qualités objectives et intrinsèques de l’œuvre, je dois dire qu’une dimension m’a particulièrement intéressé : l’égoïsme des amoureux. Car, si Musset par la bouche de Perdigan affirme (c’est d’autant plus le cas qu’on sait qu’il s’agit d’un extrait d’une lettre envoyé à George Sand) que c’est le moi total qui aime, celui-ci est un être égocentrique visant son bonheur même si cela implique le malheur des autres. Dans la pièce, outre le destin tragique de Rosette, Perdigan dans son amour pour Camille cherchera à la blesser, et Camille cherchera à blesser Perdigan.
Effectivement, s’il ne faut pas badiner avec l’amour c’est parce que celui-ci peut se montrer dangereux et créer la perte de ceux qui le prennent à la légère.