le 7 août 2022
Leave Predator alone !
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A défaut de véritables mémoires, Paul Verhoeven s'est confié comme jamais pour Rob van Scheers, qui raconte sa vie de A à Z, de ses débuts comme étudiant, en passant par le triomphe de ses films néerlandais, jusqu'à son virage américain et pour finir son retour en Europe, avec une absence de langue de bois qui fait plaisir à lire.
Dès sa jeunesse, Verhoeven ne semblait pas être un garçon néerlandais comme les autres, il sait que sa vie sera dédiée au cinéma, malgré les protestations de ses parents. Après plusieurs courts-métrages entre la fin des années 1950 et la décennie suivante, il va avoir la chance de réaliser une série emblématique, Floris, avec un débutant nommé Rutger Hauer, une sorte de mix entre Ivanhoé et Thierry la fronde, qui va marquer le pays lors de ses douze épisodes. Ensuite, il va tourner ses premiers films en compagnie de son producteur Rob Houwer, avec qui les rapports vont être tendus, car à chaque fois, malgré les succès, il va arnaquer son réalisateur, forcé de pointer au chômage tant il gagnait peu d'argent. A ce titre, Turskish délices est clairement montré comme un phénomène culturel aux Pays-Bas, au point d'être encore aujourd'hui le plus gros succès local, ce qui est fou quand on connait la crudité du sujet... Chacun des films est analysé, commenté, à chaque fois par Verhoeven ou en compagnie de membres de son équipe, et c'est constamment passionnant à relier avec l'histoire cinématographique du pays qui était alors comparable à peau de chagrin. Verhoeven est clairement LE réalisateur qui a pu placer le pays sur la carte de la cinéphilie mondiale, avec en particulier Soldiers of orange qui fera forte impression en Amérique, en particulier chez Steven Spielberg, et quelque part, ça va commencer à lui donner envie de partir vers le nouveau monde, aussi bien par les opportunités que les difficultés qu'il a à chaque nouveau film aux Pays-Bas, Spetters va être en quelque sorte la goutte d'eau qui fera déborder le vase.
La traduction française est la troisième édition du livre, commencé en 1998, avec une postface exclusive revenant sur Benedetta, et je suis également assez étonné du ton assez libre concernant la partie américaine, où Peter Weller a manqué de claquer la porte à plusieurs reprises sur Robocop, que Michael Douglas assumait son statut de star au point de rechigner à la présence de Sharon Stone, alors inconnue, Kevin Bacon qui a souffert le martyre sur le tournage de Hollow man... Même si on peut regretter que certains films n'ont pas le même traitement (Showgirls et Starship troopers semblent étrangement évacués), tous parlent du caractère difficile de Verhoeven qui est comme une pile électrique sur un plateau, mais reconnaissent le résultat une fois les films terminés.
Je connais le cinéma de Verhoven, j'ai vu tous ses films, mais à travers le livre, il y a tout un pan télévisuel et littéraire qu'on ne connait pas ; Floris bien sûr, mais aussi un téléfilm de 1980, Voorbij, voorbij, mais également ses écrits dans divers journaux néerlandais et sa participation à la fin des années 2000 à une sorte d'anthologie du cinéma où il parle des 99 films qui l'ont marqué. Même si [en 2025], je pense que Verhoven ne tournera plus d'autre film, il a eu de sérieux ennuis de santé peu après le tournage de Benedetta, et sa liste de ses projets avortés donne le tournis dont une version plus réaliste de Jésus qu'il cherchera en vain à produire, il en fera un livre à la place, Paul Verhoven est un cinéaste passionnant, aux films parfois controversés, intéressants à analyser sur la place de la sexualité, de la place de la femme ou de la violence, mais je trouve que le livre de Rob van Scheers restitue très bien la complexité du personnage, qui ne voit pas le monde en noir ou blanc, mais gris.
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Créée
il y a 4 jours
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