Loin du cliché des pirates sanguinaires véhiculés par les médias de l'époque et encore d'aujourd'hui, ou de la version Disney ou encore de Ubisoft, Marcus Rediker se met en tête de rappeler qui ils étaient vraiment dans cette synthèse de 250 pages.
Le livre se veut simple. Il commence dans les premiers chapitres à expliquer qui sont les pirates, d'où ils viennent et pourquoi ils deviennent pirates à une période peu propice à ce choix de carrière.
Après avoir fait le tour de ces prolos des mers conscient d'un sentiment de classe, l'auteur passe à l'organisation d'un bateau pirate, puis aux actions et motivations de ces dit pirates, qui loin d'être de simples pilleurs, se révèlent être principalement en quête de vengeance d'une société qui les a poussé au crime. L'auteur y aborde donc les violences commises sur les officiers et capitaines qui serviront de base à la célébrité des pirates mais aussi sur les libérations d'esclaves et de marins par la même occasion, lors des pillages.
L'auteur se permet aussi un court chapitre sur les femmes en piraterie, notamment avec les célèbres Anne Bonnie et Marie Read.
Et le livre finit sur la répression féroce qui tombera sur ces communautés d'égalitaristes des mers, avec les différentes méthodes utilisés par les gouvernements pour lutter contre eux ainsi que la réputation terrible que fabriquent les élites de l'époque qui arrivera jusqu’à nos jours.
Le dernier chapitre aborde la notion de mort des pirates, qui pour certain, menait une lutte à la mort, se promettant et parfois le faisant, de se suicider que plutôt d'être pris par les gouvernements.
Livre simple d'accès, l'auteur revendique sans aucune honte une vision de lutte des classe dans ce récit de la piraterie, qui ne fera pas plaisir aux garants de l'Ordre mais ravira fans du monde de la mer du début du XVIIIe siècle, amateur de pirateries et personnes en recherche de combats socialistes d'avant le XIXe siècle. Je conseillerais néanmoins de lire le livre Les Forçats de la mer, du même auteur, auquel ce livre semble être un "bonus"(de 250 pages quand même) spécifique à la piraterie.