Elégie aux disparus
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Jusqu'à quels extrêmes est-il possible de mener notre corps et notre mental ? Jusqu'à quel point peut-on redéfinir qui l'on est et ce que nous sommes capables d'accomplir ?
David Goggins a décidé de répondre à ces questions en se posant comme le cobaye de ses propres expériences.
Peut-être en avez-vous déjà entendu parler. Un grand type athlétique, noir, le crâne rasé, souvent en train de courir en égrenant des discours de motivation plutôt grossiers. Un influenceur sportif de plus dans un océan de clones, me direz-vous. Et pourtant, non: David Goggins est unique.
Plus rien ne pourra me blesser est un titre parfaitement choisi, de ceux qui contiennent tout un programme dans leur simple évocation. On devine immédiatement la souffrance, le désespoir, la colère qui devient résilience et qui mène à un état d'acceptation où l'on se libère, en quelque sorte, de sa malédiction initiale.
David a connu toute son enfance, et son adolescence, ce que la plupart des gens appellerait "une vie de merde". Benjamin dans une famille terrifiée par un père violent, le gamin qu'il était a très tôt connu le manque de sommeil, les coups qui pleuvent, les humiliations, la peur qui retourne les tripes... Avec ça, un retard scolaire évident, l'impossibilité de suivre des études sur le long terme. Ont suivis les moqueries, les discriminations, la mort violente d'un beau-père apprécié, le harcèlement. La certitude d'être un nul, et le comportement de voyou qui allait avec, pour mieux correspondre aux clichés que l'on avait projetés sur lui.
Et puis, merde, on arrête les conneries. On lance la machine une première fois, on se fixe des objectifs, on prend de meilleures habitudes et on emmerde tous ceux qui se foutent de notre gueule. On y arrive, et on gagne la vie de la plupart des gens. C'est à dire une vie suffisamment confortable pour avoir envie de stagner éternellement. Une existence terne, insatisfaisante mais sans souffrance aiguë. Pourquoi vouloir plus ? Pourquoi vouloir mieux ?
Parce que son travail ne lui convient pas. Parce que son corps devenu obèse l'empêche de se sentir en forme. Parce que son image dans le miroir lui apprend qu'il lui reste une dernière chance de s'accomplir, mais que ça va faire mal. Une douleur bien réelle, mais plus subie comme dans son enfance. Une douleur acceptée, dirigée non plus vers la destruction mais vers un perfectionnement sans fin. David Goggins commence son éternelle odyssée.
Il s'instruit pour éclaircir le brouillard de la carte de son existence, il perd des dizaines de kilos, se sculpte un corps de dieu grec. Il s'inscrit à l'armée, suit les formations les plus difficiles au monde. Il devient contrôleur aérien tactique, Navy Seal, Ranger... Lorsque sa carrière militaire bat de l'aile, il devient un coureur d'ultra-fond qui dévore des milliers de kilomètres sans jamais sembler rassasié. Il inspire des gosses de quartiers difficiles par ses discours, leur propose de courir avec lui... Et quand son corps lache, il ne s’apitoie pas sur lui même et cherche le prochain domaine de sa vie qu'il pourra améliorer.
Plus rien ne pourra me blesser est une autobiographie sans concession, à la recherche de la vérité, quitte à avouer publiquement les défauts et les fautes de son auteur, ses faiblesses. Rien de gratuitement impudique, mais une quête de sagesse forgée dans la douleur, qu'il partage simplement avec ses lecteurs en leur proposant, entre chaque chapitre, des défis de vie inspirés par ce qu'ils viennent de lire. Cette partie "développement personnel" est aussi simple qu'efficace mais, comme toujours, c'est en appliquant réellement ce qu'on apprend que l'on progresse, jour après jour, vers son accomplissement.
Certes, David peut sembler trop extrême à certains moments, et il l'est assurément: il l'avoue lui-même. Mais il ne demande à personne de se comporter exactement comme lui. Il est avant tout une source d'inspiration, un modèle de courage et de foi qui nous prouve que, oui, l'ascension est possible, d'aussi bas que nous commencions.
Je ne saurais dire à quel point le parcours exceptionnel de cet homme m'a marqué. Je pense que toute personne sur Terre aurait quelque chose à apprendre de ce livre. Je ne peux que vous enjoindre à vérifier cette assertion par vous-même, et à prendre le chemin, celui qui serpente le long de vos propres montagnes intérieures.
P.S. Pour ceux qui n'aiment pas lire ou n'ont pas le temps, un excellent podcast en français qui décortique ce bouquin: https://www.youtube.com/watch?v=IN3q1luxG4Q
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