Poèmes dont le sens (au moins au premier abord) est souvent obscur. Ce qui à la fois déconcerte et subjugue c'est une absence de réel au profit de son évocation abstraite et symbolique via une versification sublime.
Pour en décrypter le sens profond, parfois profondément caché (ou absent?), le lecteur doit s'accrocher pour percer le mystère, rendre l'image moins floue et l'idée moins vague. Partout, à la lecture d'une langue travaillée et déstructurée (miroir chez Mallarmé d'une "crise du vers" existentielle), résonne un écho plus ou moins réel: évocation d'une sensation, d'un sentiment ou d'une perception. Mais si (pure hypothèse) certaines strophes ne pouvaient faire sens que dans l'esprit mallarméen? Dès lors que penser et surtout quel intérêt? Passer outre l'obscurité, y avancer au travers et y capter les sensations en suspens en se laissant bercer par une mélodie sensationnelle. Sans doute. Mais à trop tirer sur la corde de l'impressionnisme et à trop triturer la langue, les vers perdent en substance et leur sens se dissipe dans un brouillard qui lui ne se dissipe que rarement. Assez rares sont les moments de plus grande clarté permettant au cerveau décrypteur du lecteur de se mettre en pause.
En tout cas, se faire une opinion claire de l’œuvre s'avère délicat. Et quant à la noter cela a pour moi moins de sens encore que pour beaucoup d’œuvres. Reflet de ma perception ambivalente: 7,5/10