Frédéric Beigbeder assume son personnage, la subjectivité qui en résulte, ses goûts un tantinet snobs et décalés, ses attirances pour les personnages hors norme, quelque peu en marge. Et il admet, d'emblée, prendre en compte la personnalité et la vie de l'auteur dans l'appréciation de ses livres, ainsi que son caractère jouissif, son style, sa poésie, sa faculté à dériver et à faire vibrer.
La démarche est assumée comme étant très personnelle, mais en restant foncièrement transparente, donc honnête. Le résultat de ce classement est donc, par nature, subjectif, critiquable, mais il a du sens : les critères sont expliqués, et le résultat est cohérent avec la grille d'analyse.
J'ai apprécié l'alternance et la répartition plutôt égalitaire entre Européens et Américains, l'attirance pour l'underground me fait sourire, voire me laisse songeur, selon mes humeurs. Je crois que je prends de l'âge... Et, en effet, ce classement est moins consensuel que le Dernier inventaire avant liquidation, dont la démarche est bien tout autre, vu qu'il est le fruit d'un classement issu d'un vote populaire.
L'ensemble est intéressant, et me donne des idées de lecture, en fonction de nos goûts respectifs, et c'en était bien le but. L'opération est donc plutôt réussie.