Cette critique porte sur Topor, le dictionnaire (1998) et non sur (Presque) tout Topor (2005), qui en est la réédition augmentée. D’ailleurs, c’est peut-être ce qui rend pénible, voire frustrante, l’exploration de l’œuvre graphique de Topor : il est difficile de trouver un ouvrage ou une série d’ouvrages qui reproduise, de façon raisonnée, l’ensemble de ce que l’artiste a dessiné, gravé, peint, linotypé, etc. (Je ne parle même pas de ce qu’il a écrit, filmé, scénarisé… Je ne parle même pas de livres qui mettent en relations ces divers domaines…)
Pourtant, même de son vivant, Topor a publié son travail graphique dans des livres. N’est-il pas possible de les rééditer, par exemple chronologiquement, en y ajoutant ce qui n’est jamais paru en volume ?
Du coup, ce Dictionnaire ressemble à pas mal d’autres livres sur Topor : des articles abordent tel ou tel thème (« Affiches », « Képis », « Haine », « Body-art »…) en en proposant une définition généralement succincte et pas toujours intéressante (« Interprétations : Double langage », merci…) et surtout en les illustrant.
Et même là, c’est un fatras. Parce que si on trouve des œuvres de Topor lui-même (notamment l’incontournable « Poing dans la gueule »), dessins, affiches, gravures, etc., il y a aussi des choses beaucoup plus anecdotiques : photos mondaines, de tournage ou domestiques, couvertures de magazines, et même un dessin de son fils Nicolas.
Quiconque connaît déjà un peu l’univers de l’artiste pourra tenter de mettre bon ordre dans tout cela. Mais Topor, le dictionnaire ne permet guère d’aller plus loin. Quant à ceux qui souhaiteraient découvrir Topor grâce à ce volume, il ne leur faudra compter que sur eux-mêmes pour établir les liens – ou l’absence de liens – entre toutes ces œuvres : le goût pour le macabre, le malaise social, les corps déréglés, etc.

Alcofribas
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le 5 sept. 2020

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