Note : 7.8/10
Etienne Chouard pense qu'un peuple peut se prendre en main et avoir des décisions éclairées pour se gouverner par la démocratie, la vraie, c'est à dire "le pouvoir au peuple". Pour Gustave Le Bon, c'est tout l'inverse.
Ce livre foisonne de théories explicatives. Il va à l'essentiel, ce qui le rend très efficace et agréable à lire. L'auteur écrit bien, ses arguments sont clairs et bien expliqués.
Ma synthèse très synthétique du livre :
Lorsqu'un individu fait parti d'une foule, il perd sa personnalité consciente laissant place à sa personnalité inconsciente. Conséquence : il subit une perte significative de son intelligence et sa réponse émotionnelle est transformée. Aussi, il est beaucoup moins apte à raisonner et beaucoup plus guidé par les réactions émotionnelles.
Il est donc complètement inutile de vouloir convaincre une foule par l'explication et la logique. Seules les images évoquées ou les mots puissants comptent, ce qui la rend toujours excessive.
De plus, la foule tend toujours à se trouver un leader. Pour un meneur de foules, il faut donc jouer sur l'imaginaire des foules pour que l'opinion lui soit favorable. Ce sont souvent des hommes qui l'ont intégré instinctivement. Ils sont auréolés d'un certain prestige, sorte de pourvoir hypnotique toujours lié à une volonté inépuisable et d'une vision idéologique assez étroite.
A l'échelle d'une civilisation et du temps long, les opinions et les croyances plus encrées dans les foules sont dépendantes de plusieurs facteurs :
- la race ou la culture. Elle représente les suggestions des ancêtres.
- les traditions.
- l'instruction et l'éducation.
- le temps.
Remarquable essai de Gustave Le Bon, écrit en 1895, plus que jamais d'actualité.