Du même auteur, j'avais déjà lu avec intérêt (quoiqu'un peu en diagonale) son ouvrage sur "l'argent des pauvres". Cet opus m'a semblé encore meilleur. On a un équilibre vraiment intéressant entre le sérieux universitaire (plus de 30 pages de notes en font foi), une démarche de vulgarisation de bon niveau, et la prise de position politique qui leur donne du sens. La thèse est en gros que, actuellement (/ sous le capitalisme), l'obsession de la "valeur travail" va de pair avec une invisibilisation de la valeur du travail en tant que tel, et tout simplement de ce qu'est le travail concret. On pourra reprocher au sociologue de voir du travail partout (ce qui expliquerait paradoxalement sa propension à en dénoncer l'invisibilité) et de relier parfois un peu vite les différents types de travail invisible. On pourra dire qu'il brasse un peu large dans certains passages. Mais c'est qu'il a quelque chose à dire, et je suis tout à fait d'accord avec l'idée générale : invisibilisation = exploitation = légitimation des inégalités. Il y a urgence à cesser de croire qu'on vit dans une société des loisirs et à s'intéresser à ce qu'on fait quand on bosse, parce qu'on bosse tout de même en majorité la plupart du temps. Y compris en produisant des critiques comme ici par exemple... Bonne découverte !

Glueklicher
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le 9 févr. 2025

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