C'est un livre choc, qui met une sacrée claque. Pourtant bien avancé dans ma transition écologique, ayant décidé d'avoir même de l'impact dans ma vie professionnelle, j'ai quand même pris une claque : il faut tout repenser, car on va droit dans le mur.
Je ne peux rien reprocher au fond : l'auteur justifie tout son développement avec de nombreuses sources, avec la précision d'un papier scientifique. Après avoir vu ses interventions, j'étais déjà convaincu de la nécessité de ralentir notre économie. Mais là la démonstration est on ne peut plus claire :
La croissance du PIB ne contribue plus au bien-être => il faut changer de paradigme et viser la croissance du bien-être social et environnemental => pour cela, il faut diminuer la taille de l'économie, donc décroître => afin d'atteindre un nouveau système économique stationnaire "post-croissant".
Par contre, j'ai été surpris par la forme. Je m'attendais à un livre de vulgarisation scientifique, précis mais didactique. Mais j'ai l'impression qu'en voulant à tous prix se blinder contre la critique, Timothée Parrique a accouché de ce pavé abrupte, assez complexe à lire :
aucune illustration, certains passages qui auraient pu être moins verbeux (comme toute l'histoire de la décroissance) et une certaine lourdeur dans le style. Les mots ne sont pas compliqués, mais à la manière d'un "vrai" bouquin d'économie, les concepts peuvent l'être, plus d'une fois à la limite de la philosophie.
Je trouve qu'il y a ici une occasion manquée de populariser ces idées auprès d'un large public. Au vu de son côté rébarbatif, je ne peux malheureusement pas le conseiller à tout le monde (au contraire par ex. de la BD de Jancovici). J'ai eu beaucoup de mal à le lire. D'où ma note.
Je réitère la pertinence et l'importance des principes évoqués, qui en tant qu'ingénieur, me font très clairement réfléchir au but de mon activité, mais aussi à mon "logiciel de pensée quotidien" : faut-il toujours chercher à optimiser son temps ? Si c'est pour faire la sieste, oui. Si c'est pour produire toujours plus, à quoi bon ?