Introduction à l'économie de la décroissance. Après être revenu sur le principal outil de mesure de la croissance économique, le PIB (son histoire, ce qu'il ne mesure pas, les sources de sa croissance...), l'auteur aborde les principales limites de la croissance : écologiques (le découplage entre croissance et PIB ne s'est jamais vraiment produit, et il y a très peu de chances qu'il se produise), sociales (la croissance finit par empiéter sur le travail de reproduction sociale ou encore par dégrader le lien social), et politiques (la croissance ne tient pas ses promesses de réduction de a pauvreté, des inégalités et du chômage, d'amélioration de la qualité de vie, et n'est pas nécessaire pour financer les budgets publics). Il présente ensuite une rapide histoire de la décroissance, puis développe l'idée de la décroissance comme chemin de transition, consistant à réduire l'empreinte écologique de manière démocratiquement planifiée, dans un esprit de justice sociale, et dans le soucis du bien-être. Cela l'amène à dessiner les contours de la société post-croissance à laquelle cette transition doit nous amener : une économie stationnaire en relation harmonieuse avec la nature où les décisions sont prises ensemble et où les richesses sont équitablement partagées afin de pouvoir prospérer sans croissance. Parrique finit enfin en répondant à plusieurs critiques souvent faites à la décroissance dans le débat public.
Le livre est clair, accessible, bien organisé et efficace, et constitue (en tout cas selon le néophyte que je suis en la matière) une bonne 1ère approche du sujet. En revanche, il présente les défauts classiques de ce courant de pensée : la croissance est trop souvent réduite une croyance absurde, à une démesure produite notamment par l'usage de mauvais indicateurs (le PIB), ce qui passe un peu à côté des rapports sociaux qui font que le capitalisme doit accumuler du capital en exploitant le travail (même si Parrique dit à plusieurs reprises que le capitalisme ne peut pas décroître, l'articulation de la croissance et du capitalisme est assez superficielle - Tanuro est bien plus précis et pertinent là-dessus). Par ailleurs, sur la forme, si la volonté de rendre l'ouvrage accessible est louable, la surabondance de métaphores est parfois un peu lourde, d'autant que certaines tombent complètement à plat.