Rêves oubliés par Nina in the rain
Dans le travail on fait de belles rencontres, des gens dont on a envie de suivre les conseils. Rêves Oubliés est arrivé dans la PàL comme ça, parce qu'un libraire sympathique de l'autre bout de la France en avait programmé une dédicace. Lorsque je l'ai vu sur table, j'ai pensé à ce libraire et hop. Quand je vous dis que mes choix de lecture n'ont rien de cohérent... Je n'avais pas lu la quatrième de couverture...
Depuis, bien sûr, je me suis rattrapée, j'ai lu la quatrième de couverture et même les cahiers intérieur ! Et j'ai été très violemment touchée par ce texte court où'amour, qu'il soit romantique, filial ou de la patrie côtoie l'exil et parfois le renoncement. On y accompagne une famille d'exilés espagnols qui fait ses premiers pas dans la France des années Trente et le récit, tout en retenue, effleure les divers sujets pour laisser la place à l'imagination. À travers le journal intime de la mère et un narrateur omniscient, on balaye par petites touches le quotidien de ces hommes et femmes réfugiées pour fuir la dictature sans jamais être pathétiques ni réclamer une quelconque charité ou émotion mal placée. Dans ce récit touchant, la famille s'érige en rempart contre les vicissitudes d'un monde qui n'est plus adapté parce qu'envahi par une folie guerrière. Les soldats passent tels des épouvantails causant malheurs et destructions et les hommes de bien, loin d'être sans défauts, on ceux de leurs qualités.
Comme quoi il faut suivre les intuitions des gens pour lesquels on éprouve une sympathie immédiate ! Ce sont eux qui sont souvent les plus proches de nos envies du moment. Mais attention, les moments passent et il ne faut pas attendre trop longtemps !