Après une lecture de Richard III

Now is the winter of my reading

made glorious theater.

But I, that am not shaped for astonishing words

Nor made to court you, amorous reader,

fairer than tongue can name thee.

Voici l’hiver de mes lectures

changé en glorieux théâtre.

Mais moi, je n’ai pas été créé

pour des mots déconcertants,

ni pour séduire un lecteur amoureux,

plus beau que les mots ne savent dire..

Dans ce pays malheureux

dont le prince est un enfant,

un homme peut promettre -

sans aucune retenue -

tout et davantage encore,

et il réussit à vivre serein

ne se fiant qu’à lui-même

vivant au-delà de la conscience.

Tous les fantômes reviennent,

ils ont noms Edward, Henry,

Clarence, Rivers, Frey, Vaughan,

les princes, Hastings, Anne, Buckingam...

Reviennent aussi les inventeurs d’un double,

double nécessaire pour se rapprocher

du génie, en être part.

Ils ont nom Delia Bacon, Dr R.W. Jameson,

W.H.Smith, Wilbur G. Zeigler, Thomas Looney ,

Dorothy et Charlton Ogburn, aussi Oscar Wilde,

MarkTwain ou Sigmund Freud, et beaucoup encore...

Tous regardent un miroir dans lequel

ils voient passer leur ombre accompagnant Richard

derrière celle – obscurcie - de William.

Et toujours s’obscurcit l’obscurité.

Entendons patiemment leur impatience,

quand résonne une calamité pleine de mots.

Why should calamity be full of words?

Ayez une belle certitude, parlez avec élégance;

habillez l’illusion comme un signe avant-coureur de vérité.

Ayez un beau style, même si vous hésitez.

Donnez au mensonge l'attitude de la vérité.

À propos de Richard III, une lecture indispensable; le roman policier de Joséphine Tey – classé meilleur roman policier de tous les temps par les anglo-saxons: The Daughter of time (La fille du temps, 1951) dans lequel l’inspecteur Grant, depuis son lit d'hôpital, essaye de résoudre un mystère historique : Richard III a-t-il assassiné ses neveux?