[J'ai essayé de rester allusif pour ne rien spoil, même si je me montre précis. Amateurs de découverte pure, fuyez cette critique et ne lisez que ma première !]
Je n'ai pas vraiment grand-chose à redire à cette première critique, malgré mon enthousiasme un peu juvénile pour l'épée Final Fantasy de Ludwig - qu'on ne le voit plus utiliser dans ce second tome. C'est-à-dire que François Baranger parvient à soutenir son style, encore que je l'aie trouvé parfois faible sur les descriptions (raison du moindre nombre de pages ?).
Cependant, la bataille de Waterloo, au point de vue de Leandro, elle, est magistrale (et en dehors de sa redite relative, sous l'angle du Sorcier). C'est-à-dire que Baranger a vraiment réussi à nous faire vivre un plan-séquence de hard fantasy, qui vaut son pesant d'immersion. Bien sûr, c'était facilité par la focalisation interne (certes à la troisième personne) mais, sincèrement, rien que pour cette uchronique bataille de Waterloo, le livre vaut le détour.
Nous dirons que c'est mon nouvel enthousiasme fétichiste, après l'épée de Ludwig... ?
Puisque je parle de hard fantasy, voilà qu'elle prend toute son ampleur, car Ludwig découvre ses origines parallèles à celles du Sorcier. On se retrouve avec une tragédie néo-classique, sur fond de paganisme celto-germanique franc. C'est à saluer, bien que l'historien en moi récrimine : le confusionnisme celto-nordique est trop prégnant de nos jours (avec les libraires qui foutent côte à côte Gaulois et Vikings, alors qu'ils n'ont rien à voir). Si vous n'avez pas d'historien en vous, tant mieux ! vous trouverez toutefois, peut-être, singulière cette "petite histoire" païenne mise en parallèle avec la "grand Histoire" napoléonienne. Peut-être. (Le Sorcier, en soi, ne m'avait pas impressionné non plus, mais il prend de l'étoffe dans ce tome.)
C'est que nous étions prévenus dès le début, sur l'uchronie. De plus, "l'historien" apprécie cette façon de revisiter les prémices de ce qui deviendrait la France ; le style de Baranger est ce qu'on pourrait dire dans la French Touch. En effet, il ne s'agit pas d'un effet-papillon chamboulant tout (du moins, avant Napoléon) mais d'une sorte de grésillement parasitaire, suscité par ce que l'aimable Lithian, de l'Ordre des Mages de Charlemagne, nomme l'Anomalie. (On a envie de répondre, pour la boutade, que c'est ce cycle uchronique, qui est anormal !) Celle-là est appelée à jouer un rôle plus grand dans le troisième tome, c'est sûr.
Reste encore à me le procurer. Cela viendra.