Sparks
Sparks

livre de Thierry Dauge (2023)

Et bien ! Je viens de finir de m'écouter ces derniers mois la discographie des Sparks, quelle aventure ! Gee, that was fun ! Je ne pensais pas qu'un groupe au statut plutôt confidentiel pouvait avoir une stature digne de Queen, pouvait traverser les époques avec un tel niveau d'adaptabilité, sans jamais se compromettre et en enthousiasmant toujours d'une façon ou d'une autre les amateurs de Pop dont je fais partie. Maintenant que j'en suis arrivé à la fin, je me sens comme un peu orphelin, un peu seul (bon, jusqu'à ma prochaine grosse découverte, je me fais pas de soucis, je suis assez curieux pour !) Ce fût une belle traversée rythmée malheureusement par la biographie impropre de ce cher Mr Thierry Dauge. Malheureusement car il s'agit du seul ouvrage français sur le sujet et lorsque je me lance dans une telle entreprise d'écoute, j'aime avoir une revue pour m'accompagner.


Il s'avère que ce « chroniqueur » aime surtout le Rock, le fort, le bon, dont l'apogée a lieu dans les 70's et dont les premières œuvres de Halfnelson/Sparks peuvent se retrouver. En effet, après la période Glam de la bande vite devenue duo, l'auteur finit vite par déchanter, et nous aussi. Celui-ci apprécie moyennement l'arrivée de la musique électronique dans son genre de prédilection, à se demander s'il n'a jamais aimé la bande pour autre chose que leur première décennie. Sans doute batteur, il ne peut s'empêcher de se plaindre à chaque morceau à la rythmique trop mécanique dès « N°1 in Heaven », même, à chercher pour mieux regretter la présence de l'ordinateur à partir de « Lil' Beethoven ». Si au début, ce tic de dépréciation fait sourire, il finit vite par agacer et gâcher la lecture. Encore si c'était avec une certaine drôlerie, une finesse des mots et des formules, mais ici, tout le style est plutôt balourd, aussi impersonnel que subjectif. Je veux dire, je n'ai pas acheté un bouquin s'appelant « Ce que je n'aime pas dans le Musique Électronique » mais bien une biographie des Sparks !


Alors Dauge avoue avoir eu du mal à l'écrire cette bio car le duo a toujours préféré rester discret sur son œuvre, son processus de création, donnant alors peu d'interviews. Les quelques entretiens donnés, le chroniqueur en a glissé des extraits tels quels dans le bouquin. On peut se demander alors à quoi doit ressembler la biographie d'un artiste.


L'entreprise ici d'énumérer tous les titres de tous les albums semblait peut-être la bonne idée sur le papier mais ne sent au final que l'exercice laborieux ; impossible d'être juste et pertinent sur des œuvres qui ne nous touchent pas. Dauge survole. Il se force avec le niveau d'un lambda sur Senscritique, sauf que le lambda lui, ne se force pas. Au mieux, il utilise le même cynisme et les mêmes répliques assassines pour attaquer ce qui ne lui plaît pas. Et plus on avance, plus on remarque qu'il ne sait même pas de quoi il parle. Parler de "When Do I Get to Sing My Way" en écrivant qu'il s'agit d'une "resucée 80's" ne montre qu'une méconnaissance totale du son électronique des 80's à celui des 90's. Du morceau "Frankly Scarlett, I Don't Give a Damn", il est juste écrit "Euh... Coup de "zappette"... Si j'avais envie de lire ce niveau d'analyse, j'aurais posté le titre sur Twitter et gardé les commentaires les plus médiocres.


L'écriture a beau être subjective, elle n'est même pas personnelle. J'entends par là que l'auteur ne se présente pas au début de son écrit. Si il l'avait fait, nous l'aurions peut-être pris comme un avertissement, nous aurions réussi à mieux le situer par rapport à l'œuvre qu'il décortique, et peut-être mieux accepté certaines de ses critiques mises en exergue de ses goûts. En parallèle, j'ai lu « Neptunes et Timbaland » de Maxime Delcourt qui lui, réussit à donner un style littéraire à sa biographie tout en resituant la façon dont les protagonistes ont influencé l'industrie musicale en générale. Impersonnel mais efficace. On peut également parler de Lester Bangs et ses articles interminables où l'on finissait par en apprendre plus de lui-même (et donc, sur nous) que sur l’œuvre critiquée elle-même. Personnel mais efficace. Thierry Dauge n'est ni impersonnel, ni personnel et s'est perdu donc dans une entreprise qui l'a dépassé, au point où l'on dirait même sur la fin, qu'il n'est pas si fan du groupe que ça...


Je lance donc « The Girl Is Crying in Her Latte » (qu'il n'a pas chroniqué car sorti après la parution de son livre) et j'image déjà son mécontentement à l'écoute du titre éponyme. « Ouh la la ce gros son électronique qui casse la tête ! On se croirait dans une usine industrielle où tout part en sucette. Et ce kick mécanique qui se répète, beurk ! Ah cool, c'est pas de la gratte électrique que j'entends à la fin ? Non ? Coup de zappette ! » Je n'avais pas envie de lire ça, mais merci quand même.

Strangeman57
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le 3 févr. 2024

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