Très loin du cynique et satirique "Revizor", "Tarass Boulba" est un roman historique qui se lit à la fois comme un roman d'aventures particulièrement violent, et comme une chronique témoignant des us des Cosaques zaporogues, ces redoutables cavaliers ukrainiens qui, du XVIème au XVIIIème siècle, constituèrent un peuple dans le peuple.
Gogol décrit à merveille la rudesse et l'extrême violence de leur existence, que ce soit dans leur quotidien ou pendant les conflits, très nombreux puisque la guerre constituait l'enjeu principal de la vie cosaque. A travers le récit mettant en scène le chef cosaque Tarass Boulba et ses deux fils Ostap et Andreï, l'auteur nous immerge complètement dans un univers âpre et exalté.
Et dans le même temps, Gogol cherche à faire le lien entre l'esprit cosaque et l'esprit slave, ramenant toujours son propos à la Russie de qui les Cosaques furent les enfants maudits, indispensables pour remporter les victoires militaires, mais terrifiants par leur autonomie frondeuse.