Ne nous mentons pas, c'est un traité d'art militaire et donc ça n'apprend rien. Il ne permettra pas d'acquérir des "stratagèmes utiles pour la vie" et d'avoir une Aston Martin ainsi qu'une femme mannequin pour Nesquik à 30 ans.
Néanmoins, c'est un ouvrage historiquement passionnant, particulièrement lorsqu'on s'intéresse au contexte dans lequel il fut écrit par son auteur, administrateur romain du Ve siècle. L’Empire Romain d’Occident y est décrit comme en pleine décadence et son armée est en proie aux restrictions budgétaires, aux recrutement massif d’auxiliaire étrangers, au manque de vigueur et à l’abandon des équipements qui firent leur efficacité. Végèce aborde en 5 livres des sujets fondamentaux : l’entraînement des soldats, le commandement, la conduite des opérations (qui se termine par une série de maximes), la poliorcétique et les combats navals. Pour l’auteur, il s’agit de faire ressurgir la grande armée romaine face à la déliquescence d’une société trop liquide.
Aujourd’hui, il faut bien reconnaître que ce traité a mal vieilli. S’il a été un ouvrage de référence jusqu’à Clausewitz cité par des stratèges tels que Machiavel ou encore le maréchal de Saxe, son intérêt reste limité de nos jours, surtout en ce que la guerre a bien changé de modèle. Les principes, entrés majoritairement dans la culture générale, paraissent maintenant bien vagues et sonnent comme des évidences : la partie consacrée aux maximes à base de “La nouveauté étonne l'ennemi ; les choses communes ne font plus d'impression.” n’est donc plus vraiment pertinente. Ce livre doit donc être abordé comme un ouvrage historique en le rapportant au contexte d’écriture, illustrant certains grands principes de l’art de la guerre de l’époque et étant une source d’inspiration pour les traités futurs, et surtout pas comme un ouvrage devant être “utile” de nos jours comme je l’ai trop souvent lu…