Après avoir visionné le film Mishima : a life in four chapters dont le rapport à l'esthétique et l'engagement politique entre autres m'avait saisi, c'est par ce livre que je commence son œuvre.


Le style sobre ne m'a pas charmé outre mesure, mais il faut dire qu'après Malraux tout parait plat. Il y a bien sûr toujours une perte dans la traduction. Le livre ne m'a pas déplu au point de ne pas vouloir renouveler l'expérience et se lit facilement d'un bout à l'autre. C'est un livre de ses débuts, son deuxième roman après Confession d'un masque.


La difficulté que j'ai eu à adhérer au roman provient du personnage principale, Etsuko. Elle est insaisissable, dotée d'une jalousie qui ressemble à des caprices d'enfant et va même jusqu'à souhaiter la mort de son mari sans motif apparent, puisse-t-il y en avoir jamais un. La première partie du récit qui tourne autour de la mort de son mari et de sa relation avec ce dernier m'a paru complètement irréelle. La deuxième partie reprend et développe les mêmes éléments autour cette fois de l'amour pour Saburo, le jardinier, qui finira de manière plus tragique encore.


Elle tue son amoureux à coup de pioche


À mon sens, c'est un spoiler mais si par malheur vous lisez l'endos du livre au préalable, vous le saurez d'emblée. Les dernières pages m'ont plu et rattrapent un peu l'ennui mitigé pour s'y rendre. Le récit comporte peu d'actions et gravite autour des sentiments et réflexions d'Etsuko qui ont le mérite de dérouter. Femme dangereuse et malsaine dont on peut questionner la santé mentale mais que rien n'a rendu attachante à la manière d'un Heathcliff.


Livre curieux mais non mémorable.

Aldaron
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le 13 oct. 2020

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Aldaron

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