Dès le début, on peut être amené à trébucher sur ce style incroyablement lourd pour qui n'a pas l'habitude de ce genre de texte, c'est pourtant l'opportunité de découvrir un impressionnant champs lexical forestier et une certaine poésie dans ces longues phrases.
Rapidement, l'auteur va remettre en cause le progrès technique de manière un peu brouillonne surtout pour ne finalement dézinguer que le train.
De la même manière, l'ensemble de l'ouvrage manque de clarté sur l'enjeu : une solitude en continuant de fréquenter des voisins, une admiration de la Nature allant juqsqu'au végétarisme tout en saluant les chasseurs, on ne comprends guère le but du texte.
Et l'ambivalence perdure : l'auteur enfonce la mondanité pour préférer rester dans une solitude habité de fleurs, il méprise autrui mais pour finalement toujours aller le voir.
Cette vue très courte à ne parler que de ce qui est en contact avec lui pose aussi problème, malgré une vaste connaissance de la nature, tout reste très superficiel et ne se démarque guère par sa profondeur.
Les "considérations plus hautes" ne sont pas follement transcendantes : vive la chasse, mais arrêtons de manger des animaux créé un certain malaise.
Les "voisins inférieurs" est risible dans son rapport aux animaux et amène de nombreux passages très oiseux (l'état des bulles dans la glace de l'étang par exemple).
La conclusion qui attaque frontalement le voyage tant vanté par les jeunesses contemporaines et les tours opérators pour lui préférer des voyages intérieurs fait tout de même grandement plaisir.


Bref Thoreau donne l'impression d'une personne mal à l'aise en société qui a préféré se retirer afin de retrouver la nature, ainsi, il pense pouvoir observer la civilisation grâce à la distance prise tout en chantant les louanges de la nature.


On pourrait presque le comparer à un parisien standard qui n'aspire qu'à quitter la ville pour retrouver -insérer ici la mention à la mode pour décrire le retour à la Terre-, au moins a-t-il plus d'honneur qu'un provincial standard incapable de faire pousser un poireau ou de survivre sans son 4*4.


Désolé, j'avais dit que j'arrêtais la provocation :p

CorsairePR
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le 14 janv. 2019

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