Que nos virées m’ont plues!
Quelle idée de faire un roman donc la trame est aussi tarabiscotée que le style!
On est tout de suite dans le bain, le livre commençant avec le mot inconnu “doukipudonktan”.
Une fois qu’on a réussit à le déchiffrer, on se dit qu’on va être heureux de la maigreur du bouquin, parce qu’au rythme où vont les choses, on va en mettre du temps pour venir à bout de tout ça.
Et puis on se prend au jeu: on découvre l’effrontée petite peste qu’est zazie, son langage châtié, on apprend à naviguer entre les mots inconnus, mal orthographiés, mal utilisés, l’espèce d’argot utilisé à outrance, et on se demande où on va nous mener avec une histoire qui a déjà l’air de partir dans tous les sens.
Et elle n’en n’a pas que l’air la pauvre histoire!
C’est un festival! De retournement de situation en retournement, quenneau joue avec ses personnages et son lecteur, nous obligeant sans cesse à nous demander quel personnage est lié à tel autre, et si on est bien sûr de ne pas les confondre.
La fin nous offre un ultime pied de nez: on se demande encore ce qu’on a vécu, et qui est ce nouveau personnage qu’on a forcément déjà croisé, et on se demande si on ne devrait pas tout relire avec un regard neuf.
Le moins que l’on puisse dire c’est que ce livre est dépaysant, on pense avoir à faire à plusieurs intrigues pour lesquelles on attend des réponses alors que la seule intrigue de l’histoire c’est le livre lui-même.
Un bel objet, qui emprunte à plusieurs styles en se créant le sien, complètement absurde, en décalage constant avec ce qu’on en attend, et toujours plaisant.