Bien laborieuse est cette série. Débutée en 2011, "American Horror Story" avait attisée ma curiosité. Déçu et surpris. Ce sont ces deux mots contradictoires qui me sont venus à l'esprit après le visionnage de cette dernière il y a un peu plus de quatre ans. Déçu, parce que le résultat n'était pas à la hauteur de mes attentes et surpris, parce que, là où je m'attendais à une intrigue dans la veine de "Conjuring" et autres films d'épouvante modernes (attention, je n'ai pas dit que je les appréciais. Je n'apprécie d'ailleurs pas spécialement "Conjuring", je suis plutôt old school dans l'âme), c'est à dire une sorte de train fantôme ponctuée de jumpscares ou quelque chose dans le ton viscéral, la saison s'était distinguée de manière plus subtile que ce que j'étais en droit d'attendre, malgré un épisode final de trop, gâchant ce qui avait été fait jusque là.
J'ai retenté ma chance avec la seconde saison et je fus très enthousiaste. Ayant rédigé une critique élogieuse à l'époque de sa sortie, je me contenterai de dire ici qu'elle est bien meilleure que son aînée.
Et ensuite, de saison en saison, la série a dégringolée...
Elle est devenue l'ombre d'elle-même. Elle est devenue une sorte de fourre-tout narrative, jonction entre un mix d'intrigues décousues et inabouties subjacentes. La saison 3 avait virée tout droit dans un délire "girly" insupportable à la "Scream Queens", auto-parodique. La saison 4 avait le mérite de se montrer à peu près intéressante. Intéressante à suivre mais elle ne présentait aucun fond et peu d'intérêt. Je ne l'ai d'ailleurs pas (encore) achevée. Placer du Nirvana et du Bowie dans ses scènes est une chose mais quand elles sont issues d'une autre génération et d'un autre contexte que celui proposé ici et ne dévoile aucune pertinence en est une autre (en plus d'être un anachronisme. Certes, volontaire pour se donner des airs "cool" mais ce n'est pas uniquement ce que l'on est en droit d'attendre de ce genre de séries. A moins que les créateurs n'aient voulu une uchronie. Peu importe, ce n'est qu'un détail futile dans le fond.)
Je passerai sous silence la cinquième saison. (Dont je n'ai pas vu le premier épisode en entier, m'étant arrêter à la première scène de viol, que j'ai trouvée particulièrement grotesque.)
Bon, j'en arrive à cette sixième saison que j'ai visionnée pratiquement d'un trait.
Et, encore une fois je reste mitigé.
Cette sixième saison vaut le coup d'oeil parce qu'elle se démarque (enfin) des précédentes par son ton, sa narration et sa durée. "American Horror Story: Ronoake" (ou My Ronoake Nightmare) ne propose ici qu'une saison de dix épisodes de quarante minutes (entre 37 et 40 minutes en réalité) subdivisée en deux parties. Une fois passé le twist "incroyable" de mi-saison que les créateurs avaient soulignée sur les réseaux sociaux (Incroyable? Réellement?), la saison regagne un minimum d'intérêt. Malgré une dégringolade croissante dans sa première partie, la seconde partie nous propose de revivre...la même chose. Certes, certains retournements de situation sont bien amenés, mais demeurent en l'état risibles et d'une stupidité astronomique. (A l'image des personnages "archétypes" de cette saison). Le found-footage ne me dérange pas plus que cela, fort heureusement mais je peux comprendre que certains aient été gavé de l'utilisation de ce genre ici (même si ça renouvelle la série.)
Cette saison n'est pas plus "fourre-tout" que les autres. L'intrigue s'est améliorée progressivement. Le scénario, d'une banalité sans nom, recycle "2001 maniaques" (vous savez, le remake du second film gore de l'histoire du Cinéma), "La maison de l'horreur", la duologie "Grave Encounters" et "Le projet Blair Witch" (L'un des films les plus nuls qui soit.) Cette saison redore le blason et honore le titre puisqu'elle se montre bien plus horrifique que dans les saisons antérieures. Pour une série du nom d'"American Horror Story", c'était paradoxal. Hélas, une fois visionnée, la première partie perd en "re-visionnage", les personnages sont clichés, certaines scènes pathétiques, la saison toujours en dents-de-scie (Elle se conclut à l'épisode 5. Repart au 6, se conclut au 9, repart et se conclut en 10. Bref)
"American Horror Story: Ronoake" se classe donc directement troisième "meilleure" saison du show, derrière la sympathique première saison, elle-même derrière l'excellente saison 2.
Cependant, Ma note n'est pas représentative de la série ni de la saison que je viens d'aborder. Mais entre des saisons excellentes frôlant la perfection et d'autres effroyablement vides, il fallait bien trancher.