Nichijou: My Ordinary Life
7.9
Nichijou: My Ordinary Life

Anime (mangas) TV Aichi (2011)

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Dans la catégorie des animés japonais dirigés vers la comédie quand ça n’est pas la connerie assumée, on peut très facilement trouver son compte dans l’immense catalogue infinie proposé par nos voisins nippons qui sont très loin d’être les derniers en la matière. En passant par les plus connus et déjantés comme l’expérimental et parodique Excel Saga ou simplement la parodie avec Abenobashi des studios Gainax, ou des séries d’animation avec un cadre scolaire comme l’adaptation du manga Beelzebub, Assassination Classroom ainsi que la comédie romantique avec School Rumble.


Nichijou sorti en 2011 est l’un d’eux, l’aspect tranche de vie et l’ironie en plus. Sauf que quand tu appelles un animé Ma vie ordinaire en japonais, à moins que ça ne soit un déroulement de scène de vie lente et évasive à la manière d’un Cynthia et le rythme de la vie, il vaut mieux ne pas faire son cake et savoir ce qu’on va raconter pendant 26 épisodes, surtout quand on adapte un manga qui n’est pas fini (comme le Japon a trop tendance à le faire dans le domaine des séries d’animation).


Blague à part, ce qui fait que Nichijou fonctionne majoritairement c’est qu’avant d’être un animé joyeusement surréaliste, ça reste tout d’abord une histoire tranche de vie légère sur des personnages qui seraient bien plus ordinaire dans la vie réelle sans le comique burlesque et décalé des situations improbables que nous offrent l’animé. A titres d’exemple : si on oublie que Nano Shinonome est un robot conçu par une scientifique de 8 ans (c'est pas plus étrange qu'un caïd qui adopte le fils de Beelzebub hein), elle fait office de sœur aînée ou même de nounou pour Hakase et a un caractère simple sans pour autant être vide. De même pour le professeur Hakase, si on oublie qu’elle est une scientifique de génie, ça reste une fille de 8 ans enfantine avec ses caprices et qui aime s’amuser comme n’importe quel enfant. De même pour plusieurs membres du collège ou l’on suivra principalement les situations rocambolesque et désopilante de Yukko (meilleure demeurée du Japon de ces dernières années), Mio et Mai.


Ces mêmes situations abracadabrantesques passent par la forme visuelle grâce à la simplicité de l’animation dans les décors et le design des personnages (des formes assez carrés avec des couleurs simples sans pour autant sombrer dans le terne) que les grosses fulgurances volontairement exagérées lors des séquences totalement déjantés et WTF avec parfois des astuces très bien pensés pour économiser les budgets restreints des animés japonais (la course poursuite entre Yukko et Moi dans les couloirs entièrement animé en blanc mais avec les traits des personnages ou la simplicité des expressions faciales face à une situation ou un geste un peu déplacé) et une ambiance sonore très agréable et variée apporté par la musique signée Nomi Yuuji déjà auteur d’un excellent travail sur Si tu tends l’oreille de Yoshifumi Kondo pour le compte des studios Ghibli.


Et aussi un bon traitement dans le fond puisque les situations dont il est question sont extrêmement diverses. Le schéma reste principalement classique : l’installation de la situation avec la chute qui va avec. Mais parfois certains sketchs sont bien plus brefs et plus déconnecté de la continuité des épisodes avec les effets de surprises (à l’image de Yuuko envoyant accidentellement un palet dans la tête de Mio qui réplique au centième de seconde près), le comique de situation (Sakamoto qui tente de refréner ses pulsions animales quand l’envie de jouer avec n’importe quoi lui prend), des éléments d’absurde qui sont considéré comme normaux par ceux qui les pratiquent ou tout simplement les réactions et séquences qui vont dans l’exagération la plus délicieusement WTF possible (le proviseur qui affronte un cerf dans la cour… meilleur combat de tout les temps).


Mais Nichijou aurait gagné à rester sur ce terrain et à ne pas tomber dans les gags confus et incompréhensible, peut être que c’est une question de culture par rapport au Japon mais ça n’excuse pas tout et n’importe quoi. Mio qui se met à dire subitement aubergine dans un ascenseur (ou elle et ses deux amies sont bloquées) et à rire aux éclats avec Yukko ça m’a paru complètement déplacé lors de mon visionnage. De même lorsque cette dernière tente de faire une blague à ses deux amis et que ces dernières lui tirent une tête médusé sans même qu’on ait l’impression qu’elle ait fait une vraie blague.


Heureusement ça n’est pas trop alarmant, à côté de ça les personnages sont pour l’ensemble très divertissant et mémorable. Yuuko la première avec sa bêtise qui provoquent une grande majorité de l’humour de cet animé, Mio obsédée par ses mangas amateur tendance Yaoi explicite, Mai la surdoué taciturne, Misato la flingueuse au sens propre, Sasahara le bourgeois président du conseil des élèves, la timide professeur Sakurai Izumi, Nano le robot complexée par sa nature physique et le professeur de 8 ans, le chat Sakamoto le bouc émissaire ou encore Nakanojo et sa coupe iroquoise improbable.


Sachant alterner les gags et situations hors contrôle entre nos principales héroïnes et les étudiants plus secondaires ainsi que professeurs qui ne sont pas en reste, Nichijou assume pleinement son délire vaguant entre le n’importe quoi fun et certains passages plus posé qui parviennent à créer une suite d’événements logique pour développer certains de ses personnages entre les épisodes, Nano et Mio en première. On finit par rapidement se détendre devant les petites péripéties de la vie de tous les jours de ce petit monde auquel on se sentirait presque familier si ça n’était pas magnifiquement con et méticuleusement débile plus d’une fois. Le genre de cas ou on peut dire sans mal que plus c’est con, plus c’est bon sans pour autant se désintéresser d’une galerie de personnage affectueux à leur manière. Le tout entrecoupé de transition comique et de mini histoire tel les Helvetica Standard ou les courtes séquences de La phrase du jour, souvent sympa mais en principe moins marquant par rapport au reste.


C’est le genre de série d’animation que l’on peut se permettre de regarder ou de faire voir à d’autres pour se relâcher et se laisser prendre d’affection pour un univers aussi mignon que délirant. Bien qu’il ait une sur-notation probablement abusée (pas le seul dans ce cas là, les moyennes d’autres animés mériteraient d’être revu) et ses fausses notes dues à quelques gags confus, Nichijou est un tendre et très amusant moment de 26 épisodes qui met de bonne humeur.

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5
1

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