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SAISON 0

C'est probablement la seule série où les quatre trailers semblent constituer une saison à part entière.

Non sérieux, là c'est vraiment pas du trailer de petite bite, c'est carrément quatre mini-épisodes qui ne sont pas purement symboliques ou représentatifs de la série à venir, mais se déroulent chronologiquement avant la série et introduisent quelques éléments scénaristiques.

Et là, c'est du super boulot : déjà, au premier trailer où tu vois Ruby se battre avec son espèce de faux qui sert aussi de gun et de guillotine, damn ça a beau paraître un univers assez classique, la créativité de la scène d'action ébahit, faisant du neuf (fonctionnalités uniques de l'arme) avec du vieux (inspirations jeu vidéo beat'em up, lignes de vitesse sorties tout droit d'un anime, univers Science Fantasy, et peut-être un peu des Sans-Coeur de Kingdom Hearts...). L'animation amateure se fait oublier derrière la qualité de la chorégraphie et la lisibilité de l'action, et certains plans font preuve d'une composition remarquable et intensément badass, avec les "pétales" de la cape rouge qui se détachent sur fond de cette lune immense, ce travelling rotatif "grue" au début avec la tombe, et puis ce plan final avec les douilles qui tombent. Mon plus gros regret au niveau du montage reste l'omniprésence des fondus au noir, qui cassent le rythme (un défaut très présent dans énormément de trailers). En revanche la musique... Entre émotion et dynamisme, on sent une foultitude d'inspirations entre les passages orchestraux et d'autres à la guitare, avec la voix absolument magnifique de la chanteuse, et les paroles qui décrivent déjà les quatre personnages principaux.

Le deuxième trailer se place dans une démarche bien plus psychologique et symbolique. Là où le premier se résumait à un personnage devant une tombe et à la présentation des vagues de monstres, celui-là prend une tournure bien plus introspective du personnage de Weiss. Le combat reste de la même qualité, bien que l'arme soit un peu moins recherchée, elle permet d'identifier la classe sociale du personnage, tout en conservant le mix arme blanche/arme de tir. On regrette cependant moins de diversité des plans, on reste beaucoup de profil dans un point de vue typiquement jeu vidéo, la mise en scène n'accentuant pas toujours l'impact des coups. Assez dingue de se dire que ce trailer introduit ce chevalier géant (comme un combat de boss après le combat de minions du trailer 1) dont on ne sait toujours pas, à la saison 4, ce qu'il représente : en terme de vision à long terme de l'intrigue, ça se pose là ! On commence aussi à remarquer que la lune est de plus en plus défoncée au fur et à mesure des trailers, encore une intrigue qui n'a toujours pas de réponse !

Le troisième est plus fourni visuellement grâce à un décor bien plus travaillé, et renouvelle encore l'action grâce à la présence de deux personnages, Blake et Adam, bien que le plus central soit Blake. Cette fois les éléments mis en place auront une réponse bien moins tardive, et étendent vraiment l'univers tout en développant l'intrigue des Faunus au travers de la chanson : des hommes-bêtes qui se battent pour leurs droits.

Enfin, le quatrième est le plus péchu et diversifié au niveau de l'action, faisant une sorte de synthèse des autres trailers entre beat'em all puis combats de boss (les deux soeurs puis le bazooka). Cela se traduit aussi dans la musique, avec un remix des trois trailers précédents qui se conclut par un quatrième thème correspondant au personnage de Yang. Plus les trailers avancent, et plus les éléments introduits dans le trailer auront une réponse tôt dans l'intrigue, avec ici l'informateur junior et le méchant roux.

Quatre trailers très très engageant pour la suite donc.

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SAISONS 1 à 4

Je trouve assez peu à rajouter aux autres critiques qui disent quasiment toutes la même chose : c'est moyen au début, et après c'est de mieux en mieux.

La saison 1 fait vraiment très amateur avec ses personnages en silhouettes noires, ses décors très minimalistes, son scénario plus que classique, mais adopte un ton léger qui fait pas trop mal passer la pilule. Les scènes d'actions restent cool, bien que nettement en-dessous de ce qu'envoient les trailers. J'ajouterai qu'il y a un gros manque de travail de mise en scène : les plans sont justes cadrés pour être lisibles mais sont extrêmement peu composés et vecteurs de sens. L'intrigue est bateau, et le seul personnage vraiment intéressant est Jaune.

La saison 2 est un bond en avant au niveau de l'animation, avec l'abandon des silhouettes noires, un décor plus fourni, et ce qui pour moi compte le plus, la composition des plans : c'est beaucoup, beaucoup mieux foutu sur ce plan-là (haha), avec notamment les plans en plongée dans le bureau d'Auspin qui laissent une grande place aux engrenages, ce qui donne à la pièce toute son ampleur et son rôle central dans les décisions, comme si elle actionnait les engrenages de l'intrigue. On a aussi l'arrivée de très gros plans, dont il ne me semblait pas en avoir vu un seul dans la première saison, et qui valorisent bien mieux les émotions des personnages. L'impact des coups est vraiment accentué par les mouvements de caméras, même si on garde parfois cet aspect plus "phase de gameplay" que cadrage pensé et varié. On a le droit à une jolie expérimentation avec les split screens (écrans scindés) et les formats de cadre. Bien qu'elle n'ait aucun sens, elle reste assez jolie et neuve à voir. Et puis au niveau écriture, l'intrigue prend en ampleur et en complexité. On s'attache nettement plus aux personnages : le meilleur épisode pour moi reste celui du bal (Dance Dance Infiltration), qui développe vraiment bien les personnages en plus d'apporter de l'action, de l'humour, de la tension et de l'intrigue. Mes principaux regrets viennent de Penny, que Ruby considèrera comme une amie dans la saison 3 alors qu'on a ici beaucoup trop peu d'éléments pour s'y attacher. Et puis le méchant roux qui fait penser à Orange Mécanique est tellement faible et inintéressant... Enfin, le personnage de Cinder manque, pour le coup, d'ampleur : la mise en scène devrait la présenter comme une vraie menace, à base de contre-plongées et de jeux d'ombres, et au lieu de ça on la voit juste comme une teenager lambda... Enfin, malgré de très très bonnes scènes d'actions qui dépassent cette fois largement les trailers, l'épisode final manque de dynamisme, et les nouveaux combattants présentés se battent deux secondes environ.

La saison 3 ne paie pas de mine au départ : le décor du stade est beaucoup moins bien foutu que la tour de Beacon dans la saison 2, les environnements naturels de l'arène sont en carton-pâte, le public vue de loin est dégueulasse avec un vieil effet de clipping (comme si la texture se coupait), et on sent bien moins le pas qu'entre la saison 1 et la 2. Et puis un tournoi, c'est typiquement le truc à la Dragon Ball où tu sais forcément que les combats seront interrompus par des éléments d'intrigue, et tu sens que la saison va être prévisible... En plus le premier combat, cadré par le nouveau réalisateur Kerry Shawcross, paraît relativement mou... Et puis en voyant la suite j'ai ravalé ma langue. Passé son premier contact avec la série, Kerry Shawcross se démarque de Monty Oum par la mise en place de réelles stratégies de combat, et d'un côté moins "foufou" : l'action est plus posée et chaque coup a un impact à lui seul plutôt que d'être noyé au milieu d'une série de coups. Les plans gagnent en profondeur à partir de l'affrontement entre Snow et Qrow, où les plans très larges donnent de l'ampleur à l'action. Le tournoi est quant à lui l'occasion de déployer une très grande créativité et diversité dans les styles de combat des personnages. Et bordel niveau intrigue et développement des personnages... Plus que jamais, on sent qu'on a affaire à des humains qui vivent des événements particulièrement traumatisants. Je reprocherais parfois un manque de gros plans qui atténue l'émotion de certaines scènes, mais rien de trop grave. En plus cette fois on a le droit à un vrai climax de folie, qui fait de cette saison le meilleur déploiement d'action et d'intrigue à la fois : c'est presque parfait, et on en sort aussi traumatisé que les personnages.

Enfin, la saison 4 fait retomber légèrement le rythme : cette fois, il est question de stress post-traumatique, d'affronter les démons du passé, de vivre avec le deuil, de s'échapper. C'est beaucoup plus intimiste, et les personnages de Ren et Nora ont enfin le droit à un vrai développement ; le personnage de Raven fait une nouvelle apparition aussi mystérieuse que celle de la saison 2 tout en apportant quelques pistes de réponse. L'intrigue est au second plan par rapport au développement des personnages, ce qui fait qu'elle est clairement moins épique que la saison 3 tout en restant de très bonne qualité. Ma seule déception vient de la nouvelle bande de méchants qui n'a absolument rien de neuf et d'intéressant. C'est d'ailleurs un défaut récurrent dans la série de ne pas livrer d'antagoniste marquant. On a tout de même droit au meilleur design horrifique de la série, avec la créature qu'affrontent les personnages en guise de boss final.

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CONCLUSION

En résumé, malgré quelques défauts assez gênants, ça reste une très bonne série d'action, avec même des moments de pure émotion dans la saison 3. C'est une synthèse d'imaginaires de gosses, qui se confrontent de plus en plus à la dure réalité au fur et à mesure de l'avancement des saisons. Les personnages sont profondément attachants, et la musique est d'excellente qualité.