The Shield
8.1
The Shield

Série FX (2002)

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Ah putain le piège ! Le piège imparable.
Dieu m'est témoin : je ne voulais pas aimer ce personnage.


Certainement pas. Le paradigme du pourri absolu, l'incarnation du connard fini, de l'espèce la plus achevée parmi toutes celles qu'une société de frapadingues peut abriter en son pauvre sein. Sûr de son cas, le mec. Un flic grande gueule, hâbleur, baratineur. Et qui rentre ses tee shirts dans son pantalon !


Quant à la bande d'échappés du zoo qui lui sert d'équipe de choc, mieux vaut ne rien en dire. Tu parles d'une fine équipe... Ah, ça, pour choquer, ils savent faire. Tiens, son meilleur pote, le gâcheur compulsif, comment il s'appelle déjà ? Ah oui, Shane... Eh bien Shane est un cinglé total, qui n'a peur de rien. Le genre de mec prêt à tout, et qui tente tout d'ailleurs, et aussi n'importe quoi. Enfin bon, tout ce gentil monde déchire gravement. Va falloir bien se tenir.


Vic McKay, la grosse faute de goût sur pattes. Flic de mes deux. Pourtant, sans rien voir venir, waow..., on en arrive à s'amuser de son arrogance, à aimer son esbroufe de matador pathétique et ses coups bas de petit pervers bedonnant. On en arrive à s'inquiéter pour lui quand la menace se pointe, à jubiler quand il réussit ses sales magouilles et qu'il bourre tous les gêneurs dans le bas-côté. Qu'est-ce qui s'est passé pour en arriver là, bordel ?


The Shield, dans l'froc. Hé, faut quand même faire gaffe, ça prend par les tripes cette putain d'histoire, à pleines mains. C'est du récit au ventre. De la grande narration in your fucking face. Des coups lâchés en plein estomac, jusqu'au souffle coupé, jusqu'à l'impossibilité finale de respirer. On tombe à genoux, laminé, puis face contre terre. K.O. Tiens, Eschyle, prends-toi ce gros bouclier dans la tronche !


Parce que là, l'air de rien, on touche au high level, à l'art pur et simple. Comprenez bien, c'est une foutue tragédie, qui n'a rien à envier aux classiques. Une tragédie implacable, de A à Z, chez les flics ripoux de L.A., la bande de branle-panneaux sus mentionnés. Car on le sait d'emblée : ça ne va pas finir bien tout ça. Dès le début, c'est la fin. Ça commence très mal, ça se poursuit de manière programmée, déterminée, fatale. Et c'est inarrêtable.


Dix mille putains d'idées géniales au mètre carré. Des ressources scénaristiques en veux-tu en voilà, de quoi farcir jusqu'à la garde tous les cop movies des 50 prochaines années. Eprouvant, épuisant, éreintant, etc. Va te faire foutre Eschyle. Et tous les autres aussi, oui, allez tous vous faire fucking foutre ! Faut que j'arrête cette critique immédiatement, je suis en train de balancer des trucs contre le mur en l'écrivant.


Je sais, jusqu'au bout vous avez cru : c'est un mec bien en fait, c'est un mec bien en fait, c'est un mec bien en fait, etc. Or, en fait, non.


Pas bien.


...


Allez, c'est fini. Il faut laisser Vic McKay maintenant, l'abandonner à son écœurante déchéance. Pire que la mort, pire que l'enfer, pire que les tee shirts. On en sort terrassé.


Détruit.

Pheroe
10
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Créée

le 23 oct. 2014

Modifiée

le 15 nov. 2014

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Pheroe

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