On en va pas se mentir, niveau drame ou comédie sentimentale, l'année 2025 n'a pas été bonne pour JTBC, il suffit de voir les audiences: Celui qui s'en sort le mieux fut Mon amour au Paradis qui a bénéficié d'une double exposition étant diffusée sur l'ensemble du réseau Netflix. The Nice Guy fut un échec et My Youth dans une moindre mesure aussi. A Hundred Memories vient faire la jonction en relevant un peu le niveau. J'ai longtemps hésité pour la note, Kim Da-Mi n'aidant pas, vu que je ne la supporte pas. Mais vu les daubes de romcom que je m'étais infligées auparavant, cette série est une bouffée d'air, même si on est souvent à la limite de la mièvrerie. La structure du drama m'a aussi beaucoup gêné dans sa construction. C'était la fausse bonne idée pour moi. Le titre n'a aucun rapport avec la série, et l'affiche est trompeuse. Je cherche aussi la musique en lien avec les années 80. Rien de nouveau dans ce K-drama qui en rappelle des dizaines d'autres, mais il m'a permis de découvrir une actrice que je ne connaissais pas, à savoir Shin Ye-Eun qui a cartonné dans The Mursky Stream aux coté de Ro Woon cette année.
L'historier de A Hundred Memories commence en 1982, époque où Koh Young-Rye(Kim Da-Mi) travaille comme hôtesse de bus dans une société de transports. Ayant le maladie des transports, elle est obligée de faire ce travail pour subvenir aux besoins de famille. En effet sa mère, veuve, doit gérer en plus de son travail. deux enfants en bas âge, tandis que son frère ainé étudie le droit pour devenir juge. On est presque dans un roman de Victor Hugo, c'est quand même un peu "too much", surtout que financer des études de droit ça coute une blinde. Young-Rye va se lier d'amitié avec une nouvelle, Seo Jong-Hee(Shin Ye-Eun), une très belle jeune fille qui tente d'échapper à un environnement familial difficile. Elles vont faire la connaissance d'un fils de bourgeois, Han Jae-Pil(Heo Nam-Jun), qui cache des blessures liées à sa famille. Sa belle mère est un amour ainsi que sa petite sœur, mais son père est un vrai bourru. Bien entendu, qui dit romance dit embrouilles, et ici, on ne va pas se contenter d'un triangle, mais bien d'un quintuor (pourquoi faire simple quand on peut faire compliquer?), puisque le meilleur ami de Jae-Pil et le frère de Young-Rye vont aussi entrer dans la danse...Heu...lol???
Alors je vous le dis d'entrée, c'est un K-drama 100% feel good ou presque. Personne ne va mourir et aucune amitié ne sera brisée. Oui parfois je spoil. "C'est grave docteur? Non c'est pour attirer la ménagère responsable des achats. Ok merci." L'histoire est assez lente à démarrer il faut le reconnaitre, mais elle a le mérite d'être simple à suivre. Il faudra se réhabituer à une époque sans smartphones que les jeunes n'ont pas connu. Un temps où les relations sociales et les rencontres prenaient toute leur importance. J'ai bien apprécié ces moments de convivialité et de légèreté. Sans être devin, on voit bien la plume d'une femme derrière ce drama, normal vous allez me dire puisque on va parler d'une amitié entre filles. Les hommes seront toujours en retrait, mais toujours bien traités. C'est bien, sauf un truc: cela ne colle absolument pas à l'époque, et ça la scénariste l'a totalement occulté. Gênant et plus problématique aussi, le fait de ne jamais traiter le fait que l'action se déroule en pleine dictature. Quand on fait de l'historique, c''est un point impardonnable pour moi. Et faire côtoyer un milieu pauvre avec un milieu aisé, ça relève tout simplement de la fantaisie, surtout en Corée. Bref, passons ces inepties car la guimauve doit primer.
Allez soyons un peu plus positif. J'ai bien aimé l'ambiance "bisounours" et familiale entre tous ces gens, ça fait du bien de ressentir de l'empathie, de bonnes ondes et de l'amour. Et cette sincérité, même si le trait est forcé, est assez bien retranscrite. Su-Jin est trop choupinette. Et comme la dit Alice dans sa critique, Lee Jung Eun c'est la "taulière", la matriarche qui cimente les gens. C'est du bonheur quand tu vois cette femme. Et puis les années 80 pour moi c'est une période nostalgique où il faisait bon vivre...Mais pas en Corée. C'est trop souvent sans nuances. La photographie s'en sort bien, même si le dress code de l'époque n'est pas tout à fait exact. Petit budget exige, les décors sont limités (d'ailleurs si vous regardez beaucoup de K-dramas, vous en reconnaitrez la plupart). Niveau romance, je pense qu'on est allé chercher trop loin, on se demande vraiment à quoi sert le pauvre Kim Jung Hyun, son personnage étant le cocu de l'histoire. C'est dommage de s'être uniquement fixé sur ce triangle amoureux, alors qu'il y avait du monde derrière. C'est avant tout un récit basée sur une amitié sincère entre filles. Mais la jalousie en aura t-elle raison? Car si l'une des deux n'est pas claire, Jae-Pil n'est pas très fiable non plus.
Je n'ai pas trop apprécié le bond temporel pour se retrouver à mi drama en 1989. Le ton change et les personnes ont un peu évolué dans l'ensemble...Sauf ma copine KDM. Les filles vivants en coloc, ça rappelle l'ambiance Age of Youth (je vous le donne en 1000, qui est le réalisateur?) et le "Girl Power" (d'où ma remarque sur la scénariste). Je n'ai pas compris pourquoi Jong-Hee n'avait plus donner signe de vie. Rien ne le justifiait vraiment, on utilise une pichenette pour l'expliquer. Mouais...Pas très convaincant, mais c'est juste pour marquer les retrouvailles. Durant cette période et en déroulant le scénario, on se rend vite compte qu'on ne parlera jamais des difficultés réelles de la vie. Exit les problèmes de la société coréenne et le monde réel. C'est là où on se dit la généralisation du format 12 et plus 16 épisodes c'est à double tranchant. Tous les personnages ne traversent quasiment aucune épreuve professionnelle, tout le monde devient ami avec tout le monde, il y a un léger twist final totalement inutile pour créer un thriller improbable. Le chaos n'existe pas et niveau intensité on repassera. Les thèmes de la résilience, de l'abnégation mais surtout du sacrifice de soi seront mis sur un piédestal, et d'ailleurs niveau sacrifice, la boucle sera bouclée en fin de partie, après un improbable concours surréaliste.
Sur l'ensemble c'est assez idéaliste, mais ça reste plaisant à voir et sans prise de tête. On ne s'ennuie pas trop, même si à regret, je dois dire que beaucoup trop de personnages majeurs sont peu ou mal utilisés. Les romances sont trop téléphonées, parce que le manque de rivalité et d'antagonistes nuit au récit. Et niveau rebondissement, j'ai presque espéré à la fin voir quelque chose, mais qui ne viendra jamais. Un truc qui m'a bien fait marré, c'est que le réalisateur s'est amusé à distiller une multitude d'"Easter egg" plus ou moins visibles. Venons en à nos héroïnes maintenant. Je ne vais pas vous cacher que Kim Da-Mi m'a encore bien saoulé. On tape pas sur le physique ok, mais jouer la niaise, limite cruche, trop c'est trop. C'était insupportable de la voir! Par contre, Shin Ye Eun, cette fille c'est une pépite, un soleil. Ce fut une découverte pour moi. Son jeu de jeune femme torturée m'a ému (un peu). Pour conclure, les séquence finales sont tellement convenues et attendues qu'on se croirait presque dans un roman de Maupassant. Je mets un 7 mais je suis large.
Main Theme: Kang Asol - Someday, Tears Become Stars
Additionnel OST:They Long To Be, Close To You - Yerin Baek