Basé sur le roman de Kang Ji-young, A shop for Killers est tout simplement un des meilleurs drama action coréen et je pèse mes mots. C'est un quasi sans fautes du début à la fin. Enfin un réalisateur qui connaît son boulot et le fait bien, une histoire simple et cohérente, un metteur en scène qui sait diriger ses acteurs, un monteur qui ne se drogue pas, bref des gens impliqués à100% pour nous proposer du lourd. Et quel casting les enfants! Tous les personnages sont attachants, les bons comme les mauvais, on est au cœur de l'action avec eux. Il y a même des moments touchants et émouvants, si si vous verrez. Comment ne pas craquer devant Ji-An enfant? Une série jouissive, violente, gore vers la fin, rythmée, mais qui sait ralentir quand il le faut pour ensuite repartir de plus belle. Une intrigue menée en parallèle sur deux trames temporelles qui finiront par se rejoindre: une dans le passé et l’autre dans le présent de l'héroïne, doublées de phases explicatives entre les plages de Gunfight. J’ai adoré ce mélange des genres, une espèce de sucré/salée bien dosé et savamment orchestrée.
L'histoire débute dans une lointaine campagne, tout près de la frontière nord coréenne, non loin d'une base militaire. Personne et rien à des kilomètres...Ou presque. Une villa isolée et fortifiée, plantée dans le décor, est assiégé par des mercenaires. Ils sont venus dans le but de tuer Jeong Ji-an(Kim Hye-Jun), nièce et héritière du propriétaire des lieus, Jeong Jin-Man(Lee Dong-wook), son oncle décédé récemment dans des circonstances mystérieuses chez lui. Ancien membre des forces spéciales, ancien mercenaire, il dirige un commerce un peu particulier, dont la villa n'est que le sommet immergé de l'iceberg. Cet homme s'est substitué aux parents décédés de Ji-an il y a une quinzaine d'années, et l'a élevé non pas comme un père classique, mais il l'a aussi préparé à affronter seule de futurs dangers pour survivre dans l'adversité. Comme lui, elle devra se préparer à affronter de dangereux prédateurs. Il lui enseigna des choses que tu n’apprends pas à l’école, pour la pousser dans ses derniers retranchements et forger son caractère, mais pas que...
Ce que j'ai avant tout aimé, c'est la façon dont l'histoire nous est raconté: on commence par le milieu, pour partir dans le passé et enfin revenir dans le présent. Le scénario se dévoile au fur et à mesure des épisodes. Les flashback sont très bien intégrés et sont consistants et instructifs, ils ne sont pas là pour meubler du vide, mais bien au contraire ils vont apporter des informations essentielles pour une meilleure compréhension. On vous distillera toutes les informations dont vous avez besoin, au moment opportun. Un sans fautes dans les transitions. Les épisodes 6 et une partie du 7 ne peuvent être assimilés à des flashback, car ils font la durée de l’épisode. Et surtout, l’épisode 7 fait la charnière entre toutes les temporalités, il fait office de raccord de toute l’histoire, comme si on avait aussi récupéré les scènes coupées au montage du 2e épisode, j'ai trouvé cette façon de montrer l'envers du décor vraiment géniale et jubilatoire, comme si un magicien venait à te dévoiler son tour de prestidigitation.
Ensuite il y a les personnages, les bons comme les mauvais. Ils ont leur propre personnalité et histoire. Ils sont tous badass et apportent quelque chose. Il y a plein de références à des films américains comme par exemple Commando, Karaté Kid, Bloodsport, mais aussi Kill Bill, Expendables, etc. Ma préférée de la "Team Ji-an" est Min-Hye(Geum Hannah), une chinoise experte du close combat et du maniement d'armes. Je vous laisserai découvrir son passé. Il y a aussi le thaïlandais Pasin(Kim Min), le frère d'armes de Jin-Man, qui a formé Min-Hye, puis Ji-an. C'est un peu l'oncle de la famille. Puis il y a le bègue qui n'a pas de nom, que tout le monde appelle "Frère"(Lee Tae-Young), le spécialiste en informatique qui connait tous les secrets de la place forte. Enfin bien sûr il y a Ji-An, un petit bout de femme à qui il ne te viendrait pas l'idée de venir emmerder. De l'autre coté, chez les "bad guys" de chez Babylon, tu as les jumeaux tout droit sorti de Matrix, mais surtout Lee Seong-Jo(Seo Hyun-Woo), qui va te démontrer que être végan, c'est l'apanage des fragiles et des imbéciles. Et puis enfin, tu vas rencontrer le boss final, celui qu'on t'autorise à affronter si tu l'as mérité en fin de partie. Bale(Jo Han-Sun) est un non humain, un psychopathe qui ferait fuir une meute de hyènes, surtout quand il ressemble à Albert Wesker dans sa phase 2.
Pour chipoter et trouver des défauts, au niveau de mes petites déceptions, ce sont les FX et les effets visuels qui alternent le bon et le moins bon: si les drones de combat sont bien réalisés, sauf en vol, la modélisation du"super" loup est complètement loupée, ça fait vraiment tâche. La quasi résurrection d'un personnage clé tient aussi du mystique. Il y a beaucoup de rythme, même si par moment on réutilise des scènes inutilement. Mais revenons dans le positif. Les scènes d'action sont de toute beauté: en véhicule, à l'armement lourd, à l'arme blanche, en close combat, tu vas en prendre plein la vue, on est dans un tournoi à la vie à la mort. Le tout en osmose avec une bande musicale de qualité. Quand Benzamin s'investit dans un projet (Héros Fragile), tu sais où tu mets les pieds. Tu verras aussi des moments émouvants et forts :
Au milieu du 2e épisode, il y un passage sublime entre , on montre que même sans une ligne de dialogues durant de nombreuses minutes, on peut ressentir une foule d’émotions. J'ai presque chialer. L'assassinat des parents de Ji-An est à glacer le sang, mais elle aura sa revanche à la fin dans une scène dantesque avec Seong-Jo.
Niveau rebondissements, tu ne seras pas déçu, sauf au début, et à moins d'être complètement à l'ouest,
on sait très bien que Jin-Man n'es pas mort, car Jin-An remarque le tatouage sur le bras du cadavre que son oncle n'avait pas.
Il y a des scènes mémorables que tu vas te repasser en boucle, et tu vas réécouter la musique qui a un air "vintage" comme un tic. Bref, je me suis pas encore remis de ce drama que je vais revoir plusieurs fois je pense. Le nombre d'épisodes est suffisant, et la durée des épisodes est au poil. Certains viendront me dire, oui super tout ça, on a regardé, c'était bien mais ta fin elle est pas un peu pourrie quand même, on se foutrait pas de notre gueule par hasard? Et Bale? Et Jin-Man? Pas de panique les amis, vous croyez vraiment que j'aurais mis 9 si ça se terminait en eau de boudin? Le temps de finir de nettoyer la barraque, de ravaler les façades, la saison 2 vient d'être tournée et la diffusion de la seconde partie en guise de conclusion va arriver au premier semestre 2026. Astiquer vos flingues et vos lames, ça va encore saigner. Dernière chose, dans le genre y'a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis, j'aime Lee Dong-wook.
Main Theme: Benzamin - How can I be late
Additionnel OST: A Shop Of Killers