A la fin du visionnage d’Alien Earth, une question se pose. Qui ?
Qui, chez Disney, a clamé haut et fort que les fans d’Alien attendaient depuis toujours de voir un Alien-caniche ?
Non parce que, si j’avais cette personne en face de moi, je lui expliquerais deux-trois trucs sur le fond de ma pensée.
Déjà, j’avais détesté le concept de Blue dans la saga Jurassic World pour la simple et bonne raison que, si j’aimais tant Jurassic Park, c’était bien parce que les dinosaures mettaient une quiche aux humains, en leur rappelant que, non, ils ne sont pas au sommet de la chaîne alimentaire. Et, deuzio, que même avec le plus gros cerveau du règne animal, nous n’en restions pas moins des vermisseaux dès qu’on se retrouvait en short sous la pluie.
Et c’est la même chose pour la saga Alien. Je ne peux pas parler pour les autres, mais en l’occurrence, ce qui m’attire dans cette série de films, c’est justement le fait que le xénomorphe – qui n’a pas d’yeux, pas de pouces opposables et n’est pas doué de la parole – parvient à mettre une pilée à tout un équipage d’humanoïdes. Que malgré toute notre technologie et notre subtile intelligence, on se fait mettre à l’amende par un quadrupède qui bave. Que ce machin biscornu s’adapte plus vite que nous et fait preuve d’une stratégie incroyable. Et que, comme le disait si bien Ripley : « que vous ne le dresserez pas à faire des tours. »
Honnêtement, j’ai attendu toute la deuxième partie de la série que ce nouveau xénomorphe se rebelle et découpe Wendy en Apéricubes. En vain.
Car – accrochez-vous – Disney et Hawley ont fait du xénomorphe un « magnifique papillon ». Un gentil petit toutou qui donne la patte et fait le beau sur commande. Et en plus, comme les nouveaux caniches synthétiques, il est hypoallergénique. Il est tout sec et il ne bave pas. Il est un peu foufou au début, mais une fois qu’on lui met un taquet dans la mâchoire, il se calme et il attend bien sagement qu’on lui donne des ordres. A part ça, il adore les gratouilles sur la tête.
Ah, oui, petite précision concernant son régime alimentaire : il ne consomme pas de fruits de mer. Ca lui reste sur l’estomac.
Non, plus sérieusement, je ne comprends pas comment on a pu appeler cette série Alien Earth. Enfin, si, c’est pour une question de marketing, mais quand on voit le résultat, on se dit que c’est vraiment du foutage de gueule. Du début à la fin, le xénomorphe est ridiculisé de bout en bout. C’est une serpillière sur laquelle tout le monde s’essuie les pieds. Il n’inspire aucune crainte et il ne sert à rien.
Heureusement que Globinou (Neunoeil, pour les intimes) est là pour relever le niveau et essayer de ramener un peu de frissons dans cette histoire, parce que sinon, on se serait tous endormis devant notre écran depuis longtemps. Ceci étant, quand on y regarde de plus près, à part filer un coup de tête dans une vitre, il ne fait rien de bien transcendant durant les huit épisodes que compte cette première saison.
Parce que, oui, Hawley a déjà assuré qu’il y aurait une suite à ce… cette… chose. Malheureusement pour lui (même s’il ne s’en rendra pas compte), je ne la regarderai pas. Et pas seulement parce qu’il a humilié le xénomorphe comme jamais, mais aussi parce que sa série n’a aucun intérêt et ne donne pas envie de se plonger dans une seconde partie.
Primo, le scénario prend beaucoup trop de temps à se mettre en place. Les huit épisodes auraient pu être divisés par deux sans aucun souci. Hawley fait du remplissage. Il brasse de l’air pendant des épisodes de presque une heure chacun, tout ça pour terminer sa saison sans répondre à aucune des questions posées durant celle-ci. Donc, non seulement on se fait suer, mais en plus, on est frustré à la fin.
Deuzio, il y a trop de personnages et les trois-quarts sont inintéressants. Hawley a introduit cinq créatures soi-disant ultra-dangereuses. Au final, on en voit surtout deux dont un qui ramène la balle et l’autre qui se contente de fixer le vide pendant sept heures et cinquante-cinq minutes. Idem pour les humanoïdes, les gamins sont OSEF puisqu’ils sont protégés par le scénario, Joe regarde le plafond la moitié du temps et fait du rien durant l’autre moitié, Kavalier est un cliché sur pattes et les autres, tout le monde a oublié comment ils s’appelaient. Honnêtement, à part Morrow et Kirsh, il n’y a personne à sauver.
Et troizio (et pas des moindres), la série est truffée d’incohérences et de passages totalement débiles. Certains ont porté aux nues l’épisode qui revient sur les évènements qui ont mené au crash du Maginot ; j’ai personnellement passé l’épisode à me prendre la tête dans les mains tellement c’était absurde. Que ce soit en termes de sécurité, de protocoles scientifiques et/ou médicaux, d’identification des personnages, de comportement, de raisonnement et même de script, y’a rien qui va. Et pas seulement pour cet épisode-là. Toute la série ne tient pas debout.
Je pourrais faire une liste interminable de tout ce qui ne va pas, mais on va plutôt aller droit à la conclusion. Alien Earth est une série bancale et sans intérêt. Si vous aimez l’univers Alien et le xénomorphe, passez votre chemin et retournez voir le premier film.