Arrow
5.3
Arrow

Série The CW (2012)

Voir la série

La flèche qui a visé juste… ou presque

Il est rare qu’une série de super-héros parvienne à conjuguer action, émotion et développement psychologique sans sombrer dans la surenchère ou la redondance. Arrow, diffusée dès 2012 sur The CW, réussit cet équilibre pendant une grande partie de son parcours. Sans être parfaite, elle a su se tailler une place solide dans le paysage télévisuel du genre, notamment grâce à un héros complexe, une atmosphère sombre maîtrisée et une narration souvent captivante. Voilà pourquoi je lui attribue un solide 8/10.


L’adaptation du personnage de Green Arrow prend ici le pari de l’humanisation : Oliver Queen, loin d’être un simple playboy repenti, se transforme en un justicier torturé, mû par la culpabilité et un profond sens du devoir. La série s’ouvre sur une île, lieu de survie et de transformation, et dès ces premiers épisodes, l’écriture s’attarde sur les dilemmes moraux du protagoniste. L’alternance entre passé et présent, surtout dans les premières saisons, donne une profondeur bienvenue à la narration. On comprend d’où il vient, ce qu’il a traversé, et pourquoi il agit comme il le fait. C’est cette cohérence psychologique qui m’a particulièrement accroché.


Côté mise en scène, Arrow ne déçoit pas : chorégraphies de combat efficaces, ambiance visuelle sombre mais esthétique, et un rythme soutenu qui évite l’ennui. Cependant, au fil des saisons, certaines mécaniques se répètent : l’ennemi de la saison, le secret qui détruit les relations, la trahison attendue… Si cela reste globalement efficace, on sent parfois un manque de renouvellement qui aurait pu pousser la série vers un 9 ou un 10. Néanmoins, certains arcs narratifs – notamment autour de Deathstroke ou Prometheus – relèvent brillamment le niveau, apportant une vraie tension dramatique.


Un autre point fort d’Arrow réside dans sa galerie de personnages. Felicity Smoak apporte une touche d’humour et d’humanité bienvenue. Diggle, Laurel, Thea… tous ont des trajectoires intéressantes, même si certaines sont inégales en termes d’écriture. Là encore, on sent que le format long oblige parfois à étirer inutilement certaines intrigues. Malgré cela, l’attachement aux personnages reste fort, preuve que la série a su construire un univers émotionnel crédible.


Il serait injuste de critiquer Arrow sans reconnaître son rôle de pionnière dans la création du Arrowverse. Elle a ouvert la voie à des séries comme The Flash ou Legends of Tomorrow, contribuant à une nouvelle ère de super-héros télévisuels. Mais cette ambition a parfois tiré la série vers une certaine dilution narrative, en multipliant les crossovers et les intrigues interconnectées. Cela peut plaire à certains, mais j’ai trouvé que cela nuisait parfois à la cohésion interne d’Arrow elle-même.


Arrow n’est pas exempte de défauts, mais elle demeure une série marquante, portée par une identité visuelle forte, un héros charismatique et une vraie volonté de traiter le genre super-héroïque avec maturité. Si certaines longueurs et répétitions viennent freiner son envol, l’ensemble reste très réussi et mérite pleinement sa note de 8/10. Une flèche bien tirée, qui a laissé sa trace dans le mille.

CriticMaster
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleures séries de 2012

Créée

le 8 avr. 2025

Critique lue 9 fois

CriticMaster

Écrit par

Critique lue 9 fois

D'autres avis sur Arrow

Arrow
Miloon
5

Feux de l'amour chez DC

La dernière personne à m'avoir conseillé de regarder « Arrow » avait prévenu : « Les deux - trois premiers épisodes sont chiants mais après, ça vaut la peine de regarder ». C'est dommage, j'ai eu...

le 30 avr. 2014

58 j'aime

27

Arrow
DesNols
3

Pow! Bong! Kapow!

Arrivé à la moitié de la première saison, je crois que le moment est venu d'écrire sur cette série, car à ce stade je ne vois pas comment la deuxième moitié pourrait me surprendre et faire remonter...

le 21 mai 2013

28 j'aime

3

Arrow
lasprezzatura
6

Robin des bois au pays de Largo Winch

Alors le pilote d’Arrow, c’est un peu l’histoire de Robinson Crusoé de retour dans le monde des vivants et qui se serait déguisé en Robin des Bois. C’est aussi un genre de Largo Winch qui n’aurait...

le 13 oct. 2012

26 j'aime

3

Du même critique

Des abeilles et des hommes
CriticMaster
9

Le bourdonnement d’un monde en péril

Aujourd’hui, je vais vous parler d’un documentaire qui m’a profondément marqué : Des abeilles et des hommes, réalisé par Markus Imhoof en 2013. J’ai choisi de lui attribuer la note de 8,5 sur 10, et...

le 30 avr. 2025

2 j'aime

Après mai
CriticMaster
8

Les braises d’un idéal : la jeunesse en quête de sens dans Après mai

Dans son film Après mai (2012), Olivier Assayas dresse un portrait sensible et nuancé de la jeunesse française du début des années 1970, marquée par l'héritage de Mai 68. À travers le regard de...

le 30 avr. 2025

2 j'aime

Everwood
CriticMaster
8

une série qui m’a parlé au cœur

Il y a des séries qu’on regarde, et d’autres qu’on vit. Everwood fait clairement partie de la seconde catégorie pour moi. En lui attribuant 8/10, je reconnais qu’elle n’est pas parfaite, mais qu’elle...

le 12 juin 2025

1 j'aime