Note personnelle : 9/10
Et si les créatures les plus humaines n’étaient pas tout à fait humaines ? C’est le pari audacieux que fait Being Human, série britannique diffusée sur BBC Three à partir de 2008, qui nous plonge dans le quotidien hors normes d’un vampire, d’un loup-garou et d’un fantôme cohabitant dans une maison de Bristol.
Dit comme ça, on pourrait croire à une énième variation fantastique. Et pourtant… cette série m’a profondément touché, au point de lui attribuer un solide 9/10. Pourquoi ? Parce que sous ses airs de fiction surnaturelle, elle est en réalité l’une des plus belles méditations sur l’identité, la culpabilité et le besoin d’appartenance que j’aie pu voir à la télévision.
Mitchell, George et Annie sont bien plus que des archétypes. Ils incarnent des êtres en lutte constante : contre leurs instincts, leur passé, leurs regrets. Et c’est là que Being Human frappe fort : elle inverse les rôles habituels. Les monstres, ici, ne sont pas ceux qu’on croit. Ce sont ceux qui, malgré leur "nature", s’efforcent de faire le bien dans un monde qui les rejette.
Le trio principal est magnifiquement écrit. Leur dynamique est authentique, tantôt tendre, tantôt chaotique. Mention spéciale à Mitchell, vampire rongé par sa noirceur, dont le parcours m’a particulièrement bouleversé. Mais chaque personnage, même secondaire, est traité avec une humanité rare.
Côté production, pas de grandes explosions ni d’effets spéciaux à couper le souffle. Et pourtant, la magie opère. La réalisation, sobre et parfois même intimiste, met en valeur les émotions plutôt que le spectaculaire. Ce choix donne à la série un ton très singulier, presque mélancolique, qui m’a beaucoup plu.
La bande-son, bien dosée, ajoute à cette ambiance unique. Quelques scènes, en particulier les confrontations morales ou les instants de grâce entre les personnages, m’ont profondément marqué.
Bien sûr, Being Human n’est pas exempte de défauts : certaines intrigues secondaires manquent d’intensité, et les changements de casting au fil des saisons peuvent casser un peu l’attachement initial. Mais ce serait injuste de s’arrêter là. Ce que la série réussit, elle le fait avec courage, justesse et beaucoup de cœur.
Ce que je retiens surtout, c’est cette idée forte : être humain, ce n’est pas une condition biologique. C’est un choix, un combat de chaque instant. Et la série nous le montre avec une tendresse inattendue et une profondeur rare dans le paysage télévisuel.
Alors oui, j’ai ri, j’ai frissonné, j’ai parfois eu le cœur serré. Mais surtout, j’ai ressenti quelque chose de profondément humain face à ces trois êtres hors normes qui, chacun à leur manière, tentent de trouver leur place.