One Gag Man

Quand les même personnes qui te filent le poison te filent aussi une sorte d'antidote, faut se poser des questions. Ainsi, après plusieurs années à exploiter le filon de l'Isekai, les studios japonais exploitent cyniquement le filon de l'anti-isekai ou de la parodie d'Isekai. A savoir, un mec qui se retrouve téléporté dans un univers fantastique mais les choses ne se passent pas comme prévu : l'un sera changé en monstre, l'autre sera dans un monde pourri, untel sera dans un monde où il n'y a rien à faire.

Deux animés ont décidés de se la jouer "le héros est sur la défensive et du coup c'est chiant parce qu'il fini par devenir trop fort" :Bofuri (a sortir cet hiver) et "le héros est hyper-puissant mais beaucoup trop prudent" que l'on a résumé en Cautious Hero (Hero Prudent.) Le tout produit par le même studio que Re:Zero ou Goblin Slayer.

Et pour le coup, on est sur de l'animé qui est tout aussi prudent que son personnage principal : il n'y a aucune prise de risque à aucun niveau. Ainsi, l'histoire de base décide de donner directement au spectateur ce qu'il a lu sur la boite : une déesse quelconque invoque un type balaise pour lui permettre de défendre un royaume. Le mec a beau être très puissant, il va passer son temps à s'entrainer, à avoir des maitres pour les surpasser, à acheter de l'équipement ou à maitriser des trucs qui ne lui serviront à rien.

Niveau production, on est aussi dans le risque zero : Le chara-design est quelconque, le monde d'héroic fantasy est générique (c'est à peu de détail près celui de Dragon Quest) mais possède un minimum de background, les personnages sont caricaturaux et aisément identifiable, la menace se déplace de sorte à ce qu'il y a un minimum de challenge à chaque épisode, la déesse à de grosses loches et on joue sur son incompétence. C'est jamais trop vulgaire ni jamais trop prude.

La seule erreur de gout étant l'ending qui est idiot et laid à pleurer, mais on sent qu'ils s'en sont rendus compte et qu'ils ont fait durer les épisodes le plus longtemps possible afin de faire dérouler les crédits pendant l'histoire afin de ne pas avoir à le mettre. (Sans blague j'ai du voir apparaitre l'ending 4 fois en 12 épisodes.)

Mais ça en a fait l'animé parfait pour l'apéro : un truc à regarder de temps en temps, qui n'est pas trop prise de tête et on aura maté 12 épisodes sans trop s'en apercevoir, semaine après semaine. Après, je pense que le dessin animé a réussi à me faire marrer parce que j'ai l'impression que l'animé montre des PNJ en train de me regarder pendant que je joue à Skyrim : j'ai 15 fois trop de matos, j'achète les potions par dizaines, je suis beaucoup trop compétent pour les quêtes que j'accepte et mes compagnons me servent plus de porteur que d'autre chose, vu que je fais en sorte d'éviter qu'il se batte (ils pourraient mourir et j'en fait quoi du matos qu'ils laissent sur place ?)

Idem pour l'arrogance du héros, qui pourrait se comprendre comme l'attitude du joueur qui n'a aucune implication émotionnelle envers les personnages secondaires, écoute d'une oreille innatentive les récits mythiques (c'est à dire les cinématiques) et passe plus de temps sur les stats que sur le combat en lui-même. Mais bon, je crois surtout que j'ai sur-interprété, vu que la fin de la série a elle même une explication beaucoup plus terre à terre qui tente de retomber sur ses pattes au niveau du background.

Bref, Cautious Hero, c'est peut-être cynique, mais c'est toujours mieux que de surfer sur l'inceste à base de maman.