Dorothée Pousséo, habituée à jouer de belles blondes à la voix cassée ou au ciboulot dérangé comme Harley Quinn, en est maintenant réduite à prêter son timbre enraillé à un jeune garçon insupportable.
La série, regardée par pure curiosité, et par confiance aveugle au talent de Dorothée , commence de façon miraculeuse. La lévitation, la télékinésie, la téléportation et même de nouveaux pouvoirs créés sur-mesure rendent palpitants leur étendue, maîtrise et évolution.
Le fait également que sa mère Nicole Warren, et sa sœur médecin Kate ne soient pas tout de suite au courant, rajoute également du suspens. Même lorsqu'elles en ont une démonstration de choc, là encore, rien n'est altéré par les explications limpides des conséquences d'une pluie de météorite suite à une aurore boréale en Islande donnant une panoplie de dons aux spectateurs & scientifiques sur place. Les flash-back apportent des compléments sur les explications de la suite, ainsi que la transmission à leur projéniture.
L'émotion est également au rendez-vous avec le père coincé dans un orage de pluie, apparaissant furtivement, ou encore la peur avec un gros méchant : l'homme-crochet.
Le grand plus niveau doublage, pour prêter main forte à Dorothée, on a Pat', (Fabrice Fara) plus connu sous le nom de l'énervant Sheldon Cooper, et encore Charlotte Tucker (que je n'ai même pas reconnu !!) doublée par Véronique Augereau alias Marge Simpson ou encore Sarah Connor (et oui, la diversité de son talent est multiple).


La distribution est donc bien lancée, Pat' devient oppressant, trop présent, puis le grand méchant de l'histoire en tuant Charlotte et se révélant l'assassin de Marc, le père de Dion.
Bref, une première saison parfaite qui mérite un 10 / 10 sans faute ! Et qui laisse sur sa fin, souhaitant une saison deux ! A-t-on déjà vu une saison unique lorsque talent d'écriture, d'intrigue et d'acteurs sont au rendez-vous ? Mention spéciale pour Nicole, la belle protagoniste & mère dépassée, danseuse hors-paire qui offre de savoureux numéros de piste entre deux intrigues édulcorées.


Mais alors, pourquoi un six sur dix, demande la ménagère qui croit encore que Netflix est une chaîne câblée ?
On recommence sur les chapeaux de roux, on savait que Brayden avait hérité de l'énergie nébuleuse de l'homme-crochet (les noms sont ridicules), donc on sait plus ou moins à quoi s'attendre.
Ne vous ai-je pas dit que Dion est trop jeune pour le rôle, hyperactif, incapable de se concentrer, désobéissant, instable, trop gâté et tellement agaçant ?
Cela gâche le plaisir lorsque l'on attend les scènes avec tous les autres, même si sa mère-poule n'a décidément pas coupé le cordon et s'agrippe jusque sous sa couette, c'est limite incestueux.


Pat les étouffait jadis, dorénavant c'est Kate qui s'installe chez eux. Nicole lui doit bien ça, elle a perdu son boulot à cause d'eux.
Tiens, Pat' est de retour, le plaisir de retrouver un Sheldon assagit qui se veut repentant. Un Pat' gentil, on y a eu droit pendant neuf épisodes sur dix tout de même, mais tout nous porte à croire qu'il est sincère et souhaite se racheter.
Là encore, rien à dire, Brayden veut la jouer à la Karaté Kid 3 en "détruisant le gosse de l'intérieur", sauf qu'il n'a pas un mentor très présent, et des rôles hélas bien secondaires comme Janett Jackson et sa daronne.
Sauf que ça s'arrête là.
Personne n'est détruit de l'intérieur, hormis le spectateur qui se demande pourquoi les scénaristes ont fait grève une fois tous les ingrédients réunis dans le shaker pour faire une série captivante. Sans doute une fuite et tous les mutagènes des potentiels se sont déversés dans les canalisations, pour rejoindre les scénaristes de la Saison finale de Game of Thrones.
A l'instar de ladite série culte, dès l'avant-dernier épisode qui passe déjà davantage que son successeur, on bâcle tous les personnages. Il ne reste que 39 minutes (temps d'un épisode) pour achever les différentes actions inséminées au cours des 7 premiers épisodes.
7 épisodes, saison 7 de Game of Thrones... Ce n'est peut-être pas une coïncidence astrale ?
Ma théorie c'est que le scénariste de l'Histoire sans fin 3 et de Game of Thrones saison 7 ont torché également le huitième épisode de cette série.
Tout devient même tellement kitch qu'on dirait que le budget est passé dans les deux premières saisons et la scène post-générique, du coup ils en ont fait le moins possible durant la demi-heure ultime. Un combat fatidique avec des hommes-plantes en carton-pâte verdâtre de chez Wish qui se mouvent comme s'il n'y avait plus de figurants et qu'on a pris les machinistes présents pour meubler.
Nicole qui se bat lamentablement et les autres qui lancent d'improbables boules de feu au petit bonheur la chance maladroitement, n'importe où et les plus petites possibles, partout sauf sur eux bien sûr.
Alors, comme rien ne fonctionne, Nicole va broder un texte larmoyant aussi décousu que les costumes des petits hommes verts qui semblent aussi chétifs que des chenilles dans leur cocon, un discours que va gober Brayden en rejetant la puissance nébuleuse qui va retrouver Pat', s'étant injecter tous les pouvoirs des potentiels et suivant le schéma de la première saison, redeviendra méchant au dernier épisode.
Plus personne ne s'occupe de Brayden, on ne voit plus le triangle des Bernude en fauteuil roulant, ni Thévin le mentor potentiel. Ils ont tous disparu dix minutes avant la fin sans laisser d'adresse, jusqu'à la scène mythique en synthèse synthétique de Pat' en noir qui s'oppose à un Magic Man plus grand, sans savoir qui il est.
La psychologie des personnages n'est pas respectée, Dion est de plus en plus insupportable, la relation mère-poule... euh mère-fils devient maladive et étouffante, et comme si cela ne suffisait pas que ce soit mal écrit, les acteurs qui jouaient bien jusque là semblent imiter leurs auteurs.


Et ils veulent pondre une saison trois ? Va falloir faire appel au véritable Sheldon pour rattraper ce naufrage alors, c'est rageant sur un seul épisode, il faut que ça tombe sur le final.
Il ne faudra pas s'étonner si la série n'est pas reconduite, vu le mauvais terminal qu'elle emprunte.
Pour égaliser le titre, il faudrait alors passer à la saison super zéro.

SebRendly
6
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le 21 févr. 2022

Critique lue 160 fois

Seb Rendly

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