Cowboy Bebop
8.5
Cowboy Bebop

Anime (mangas) TV Tokyo (1998)

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OK. 3. 2. 1. Let's Jam.


Se lancer dans Cowboy Bebop c'est se lancer après un mythe. Quelques années avant Joss Whedon et son Firefly, Shinichirô Watanabe explorait déjà le mélange des genres et des codes. Et par son intelligence, il livrait ce qui allait être un chef d'oeuvre, un anime d'une densité incroyable et d'une puissance énorme porté par une OST et et une écriture magique.


Cowboy bebop c'est l'histoire de Spike Spiegel et de Jet Black, deux chasseurs de primes faisant équipe à bord du Bebop le vaisseau qui leur permet de traverser l'espace. On suit donc leurs aventures et celles de leurs 3 compagnons qui les rejoignent très vite, Ein, un chien pas comme les autres, Faye Valentine, une amnésique qui adore le pognon, et Ed, une jeune hackeuse d'une dizaine d'années, qui est complètement barge, et qui ne semble pas être seule dans sa tête.


Cowboy Bebop c'est aussi un western. Et un space opéra. Mais également une multitude de références au cinéma, que ce soit le film noir hollywoodien des années 40-50 (comment ne pas y penser après cette première scène), les films de kung fu de Bruce Lee ou le film d'angoisse (épisode hommage à Alien) et bien entendu les nombreux rappels au jazz (les épisodes sont appelés les "session", l'OST elle-même est une merveille du genre). Voilà ce qu'est Cowboy Bebop. Un mélange savant, où chaque plan, chaque image recèle d'une idée nouvelle ou d'une référence, chacune d'entre elle tirant l'anime vers le haut.


Cowboy Bebop, c'est également une flopée de personnages, tous aussi bien écrit que les autres. Des cow-boys solitaires, sans attaches, au passé douloureux. Que ce soit Spike et son attache aux Red Dragons (la descendance de la Triade Japonaise), Faye qui ne sait pas qui elle est, Jet et son passé dans une police corrompue (ce qui lui a couté son bras gauche), abandonné par sa femme, et même Ed, qui voyageait seule avant de rejoindre le Bebop, dont la solitude semble être la cause de son comportement pour le moins... particulier.
Mais les loups sont fait pour vivre en meute. Et ces personnalités atypiques se retrouvent à merveille, on veille l'un sur l'autre et sans crier gare on se retrouve figure paternelle ou grand frère. la relation qu'entretiennent ces personnages est vraiment intéressante. Tantôt antipathique, tantôt familiale, les humeurs vont et viennent au gré des aventures pour le plus grand plaisir du spectateur.


Et puis Spike. Spike fucking Spiegel. Ce billet mériterait qu'il lui soit entièrement consacré tant ce personnage est dense et fascinant. Spike c'est la force physique alliée à un estomac gros comme le monde et à une flemme assez impressionnante. Il peut amener le rire dans certaines situations (Cowboy Funk) et les larmes dans d'autres (vous voyez très bien de quoi je parle). C'est le mélange parfait entre héros et anti-héros. Son passé sombre et mystérieux, sa gueule inoubliable, son courage et sa folie font de lui un héros. Son désintérêt, son égo et son côté possessif et brutal font de lui un anti héros. C'est un personnage fascinant qui a juste besoin de quelques secondes à l'écran pour pisser sa classe sur tout l'anime. Et c'est remarquable.


Mais Cowboy Bebop, c'est surtout ces épisodes tous plus fous et plus remarquables les uns que les autres. Du What the fuckesque Cowboy Funk au silencieux et envoutant Pierrot le Fou, les 26 épisodes qui composent la série auront su créer une diversité unique et incroyablement forte. Sans jamais renier son fil rouge, dont les épisodes qui lui sont consacrés sont remarquablement bien écrit et mis en scène, la série puise sa force dans des stand alone absolument dantesque par moment. Tous les résumer serait inutile ici, mais, en vrac, Pierrot le Fou, Toys in the Attic, Wild Horses, Boogie Woogie Feng Shui, Cowboy Funk ou encore Brain Scratch (qui est une formidable réflexion sur le pouvoir de la secte ainsi que celle de la télévision et des nouvelles technologies en général) sont sans conteste de petits bijoux. A côté de ceux ci se retrouvent différents épisodes empreints d'une violence certaine (l'arc Spike), d'une forte mélancolie (l'arc Jet et Faye) et d'une folie complète (l'arc Ed, qui a un père complètement... Je ne trouve pas de mot assez juste pour le décrire...).


Au final, Cowboy Bebop, c'est très certainement l'un des tous meilleurs anime que j'ai pu voir. D'un autre côté j'en ai vu 2. Mais blague à part, il est tellement envoutant, drôle, violent, intelligent et fascinant, que je me vois mal l'oublier de sitôt. J'ai même longuement hésité à le rentrer dans mon top 10 et de lui mettre la note maximale. Peut-être ce sera pour une prochaine fois.
Quoi qu'il en soit, il restera dans cette catégorie de séries qui marquent, qui dégagent une force et une fascination incroyable, sans jamais s’essouffler tout au long des 26 épisodes.
Proche du génie tout simplement.


See You Space Samurai...

Strangelove
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Ok 300 abonnés, il serait temps de fêter ça !

Créée

le 21 août 2015

Critique lue 5.5K fois

74 j'aime

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Strangelove

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74
10

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