Disjointed
5.4
Disjointed

Série Netflix (2017)

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On a tous (enfin non pas vraiment, surtout si vous êtes enfant unique) ce grand-frère que tu adores, le genre étudiant en médecine sympa, déconneur, très intelligent, plein de sagesse et de raison, toujours là quand on a besoin de lui, mais auquel il vaut mieux ne pas faire confiance sur la question culturelle. Le genre à toujours te sortir des arguments imbattables sur la politique sociale actuelle ou à te démonter un raisonnement fallacieux en deux phrases bien tournées, mais de trouver que La Vie est belle est un film chiant et sans intérêt tandis que Le Fils du Mask est un film sympa, divertissant et drôle.
Le genre à avoir une idée « géniale » au milieu d’un joint entre frangins, savoir te faire découvrir une série marrante, « une série de défoncés pour défoncés », pour bien en faire sentir les effets. Le genre à se tordre de rire avec une blague qui ne provoque chez toi qu’une moue perplexe, le genre à signifier « Est-ce que j’ai éteint le four… » tandis que tu lui cherches un quelconque intérêt.


Il a été fort pour le coup, le frangin ; me voilà forcé de me farcir vingt épisodes d’une sitcom toujours plus hideuse et gênante à chaque nouvel épisode (ne pas finir ce que j’ai commencé ? Impensable…). Tout son intérêt gravite autour de la gestion d’un dispensaire de cannabis dans un Etat où cette substance est autorisée. Evidemment, c’est un excellent prétexte à la défonce H-24, à une blague/jeu de mots sur le shit/beuh/ganja/(et que sais-je) par minute, à des personnages stéréotypés au possible (le sorti d’école de commerce qui nique un peu l’esprit libertaire, la vieille défoncée à robes hippies flashy, la Chinoise mignonne aux parents austères, le hippie aux cheveux longs qui parle à ses plants… et on est très loin d’avoir fait le tour). Résultat : cette bouillie de clichés rend l’humour de Disjointed pachydermique et très rarement drôle (les rares moments de rire sont tout de même cocasses) ; l’inévitable piège de la sitcom y participe bien sûr beaucoup trop lorsque l’on se rend compte que les séquences de rires pré-enregistrés ne s’accordent pas avec nos propres réactions.


Et ne sortez l’excuse qu’il faut être défoncé pour apprécier ; non seulement ça rendrait cette sitcom ciblée et encore plus lourde dans ses objectifs, mais en plus c’est faux ; au contraire le malaise est tellement grand que j’ai frisé le bad… Les quelques séquences animées et psychédéliques à l’intention de cette catégorie de spectateurs produisent peut-être leur effet, mais concrètement elles n’ont strictement rien à faire là, à part pour montrer les potentiels effets du cannabis. Les vertus thérapeutiques de cette substance sont indéniables, on ne revient pas là-dessus, mais on dirait que cette sitcom ne prend cela que pour un argument assez démago ; que disent d’autre les personnages à part « je fume et c’est cool », avec de très minces contrastes sous la forme de Pete, l’halluciné de service, afin de déculpabiliser un peu la chose ? Et c’est sans compter ces dialogues insupportables sur l’importance de l’amitié et des relations (qui se créent grâce à la weed, quand même, sinon la série n’aurait plus d’intérêt après tout) que Yu-Gi-Oh! n’aurait pas envié.


La prochaine fois que mon frère me fera regarder quelque chose, j’opterai donc pour un film, ça sera toujours plus court que cette interminable série… beep beep Quoi ? Ah meeeeerde, on est reparti avec Marvel’s Iron Fist

Aldorus
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le 24 mai 2018

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