Le milieu hospitalier à eu droit à quantité de séries de partout dans le monde, mais rare sont celles qui arrive des le début à marquer d'une empreinte aussi forte !
Créée par Florence Longpré, Empathie nous plonge dans le quotidien de personnel soignants et des malades au sein d'une unité psychiatrique carcérale à Montréal.
Avec un pitch aussi lourd "sur le papier" on s'attend à une série pesante voir sombre, et étrangement c'est parfaitement rafraichissant.
Un subtil dosage entre humour et drame qui nous offre quelque chose de jamais vu !
Pour des raisons inconnues les productions canadiennes ont bizarrement plus de mal à nous parvenir chez nous en France et ce malgré un large viviers de talents aussi bien au cinéma qu'en série.
Hormis des Xavier Dolan ou autre Denis Villeneuve qui eux se sont complètement exporté à l'international, il est plus difficile de trouver sur les plateformes ou en salles des production ou l'on trouve pourtant quantité de concepts créatifs géniaux comme tout récemment l'excellent : Les Chambres Rouges.
Ce coup ci l'affront est lavé avec désormais cette création originale "a fleure de peau", dans laquelle on mêle émotions intenses et tranches de vies cabossées, dans l'intimité du personnel soignant et des patients, le tout avec une mise en scène et une écriture remarquable de justesse.
Empathie se situe à la lisière d'une série médicale et du drame social, avec un scénario tout en finesse et originale sur un un sujet aussi délicat, c'est une véritable prouesse que réalise Florence Longpré en proposant un concept à la fois percutant, drôle, et plein d'humanité.
Traitement inédit !
A ses cotés on retrouve Thomas Ngijol en auxiliaire d'aide psychiatrique dans un rôle intéressant qui change de son registre habituel.
Le duo Ngijol-Longpré forment une alchimie déroutante, deux vies cabossées par des expériences traumatiques, et qui des le début nous embarque dans l'odyssée quotidienne de leurs profession qui va aussi impacter leurs vies personnelles.
Un rapport intéressant aux unités psychiatriques et surtout un soin apporté à la véracité et à la brutalité parfois soudaine de ce milieu avec un personnel soignant qui, patient après patient, décortique des vies brisées et et des problèmes mentaux divers dans une série qui sonde au plus profond les mal êtres en gardant toujours une dose d'espoir.
Des dialogues et des comédiens tous parfaitement justes avec un rythme qui se balade entre rire et émotions voir parfois même violence ou onirisme, à l'image des danseuses étoiles vêtues de noir qui apparaissent pour symboliser les vagues d'émotions trop fortes qui submerge les personnages.
Une fiction qui met en lumière un métier au dévouement complet et remarquable, et dans lesquels il est très dur de garder son intégrité mentale intacte.
C'est un pari osé mais complètement réussi pour Florence Longpré qui nous offre la un merveilleux moment parfois poétique sur des symptômes grave comme la dépression, les pensées suicidaires, et autres aliénation mentales, sans jamais tomber dans le misérabilisme mais en se mettant à nue dans l'écriture comme dans ses émotions.
Empathie fait partie de ces flèches qui mettent en plein dans le mille, avec déjà un propos fort sur la santé mentale mais en plus sublimé par une mise en scène redoutablement efficace ou chaque éléments se dévoilent événement après événement, épisode après épisode la série délivre des facettes et des traumas différents, en arrivant à extraire l'intime de chacun pour s'en servir comme un remède au cœur d'autres pathologies très lourdes.
Un Tour de force qui m'a complètement cueilli et dont je ne m’attendais pas à une telle maitrise avec un sujet lourd mais au combien passionnant et qui fait évidemment sens avec notre époque en arrivant à proposer une série ludique ou le spectateur est aussi investi que ces personnages.