Enquêtes parallèles (SyFy, 2007) appartient à cette catégorie de séries de science-fiction qui suscitent, d’emblée, un intérêt intellectuel certain par la richesse de leur postulat de départ. Malheureusement, à l’épreuve de son développement, la série illustre bien les difficultés qu'engendre l’ambition conceptuelle lorsqu’elle n’est pas pleinement maîtrisée sur le plan narratif et dramatique.
Le concept central — des enquêtes qui s’entrelacent avec la notion d’univers parallèles et de phénomènes inexpliqués — ouvre des perspectives narratives fécondes, à la croisée du policier, du thriller scientifique et de la spéculation métaphysique. Ce mélange de genres pouvait donner naissance à un objet sériel dense, stimulant aussi bien la réflexion que l’émotion. En ce sens, Enquêtes parallèles se positionne initialement dans une tradition télévisuelle qui évoque Fringe, X-Files ou encore Sliders, sans toutefois parvenir à se hisser au niveau de ses modèles.
Sur le plan de la structure scénaristique, la série adopte une approche épisodique relativement classique, où chaque enquête propose une intrigue autonome avec quelques fils rouges. Cette construction, si elle permet une accessibilité immédiate, limite en revanche la montée en tension dramatique sur le long terme. Le développement des arcs narratifs souffre d’un manque de profondeur, souvent empêtré dans une forme de linéarité qui bride le potentiel d’exploration de son propre univers.
L’écriture des personnages est l’un des points faibles notables. Bien que porteurs de rôles fonctionnels dans le déroulé des intrigues, les protagonistes manquent d’épaisseur psychologique et peinent à susciter une réelle empathie. Leurs motivations, leurs dilemmes intérieurs ou leurs trajectoires personnelles ne sont que rarement creusés. Cette absence de densité psychologique nuit à l’attachement émotionnel du spectateur et affaiblit l’impact de certaines résolutions d’épisodes.
Sur le plan esthétique, la série fait preuve d’une sobriété qui frôle parfois l’austérité. Les décors et effets visuels, conformes aux standards de production télévisuelle de l’époque, ne parviennent pas à créer une véritable identité visuelle marquante. La mise en scène reste fonctionnelle mais manque de cette inventivité qui aurait pu transcender certaines limites budgétaires.
Enfin, la réflexion scientifique et philosophique, bien qu’effleurée à plusieurs reprises, demeure souvent superficielle. Là où la série aurait pu s’imposer comme une proposition exigeante et novatrice en questionnant les implications de ses thèmes (la dualité des mondes, les choix éthiques, la complexité des réalités multiples), elle préfère rester dans une zone de confort narrative, au détriment d’une véritable profondeur thématique.
En conclusion, Enquêtes parallèles est une série qui attire par son potentiel conceptuel mais déçoit par son traitement. En l'état, elle s'apparente davantage à un exercice de style inabouti qu'à une œuvre aboutie de science-fiction. Ma note de 5.5/10 reflète ainsi un compromis : celui d’un projet prometteur dont les intentions sont louables mais qui reste prisonnier de ses propres limites.