Euphoria
7.7
Euphoria

Série HBO (2019)

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SAISON 1


Chronique adolescente haute en couleurs, Euphoria saison 1, réalisée par Sam Levinson, tente de marier réalisme cru et délires visuels stylisés.


La série adopte une structure efficace — chaque épisode centré sur un personnage — qui, bien que calquée sur Skins, permet de creuser les dynamiques internes du groupe. Malgré que j'ai habituellement une certaine lassitude face au jeu atone de Zendaya, il faut reconnaître que Rue lui offre un rôle à sa mesure : entre errance et lucidité, sa voix guide le récit avec justesse. Autour d’elle, Jacob Elordi, Sydney Sweeney ou encore le désormais regretté Angus Cloud se révèlent convaincants, portés par une photographie pop aussi vive que soignée.


Mais la série trébuche sur ses excès. Les archétypes trop appuyés — la toxico, la bimbo, la dominatrice, le père homo refoulé… — alourdissent la narration. Pire : certains détours scénaristiques, comme Rue en détective ou le final musical, rompent l’équilibre fragile entre drame intime et exposition visuelle gratuite.


Je suis resté partagé : séduit par l’enrobage, frustré par le manque de substance.


SAISON 2


La saison 2 d’Euphoria, toujours réalisée par Sam Levinson, poursuit sa plongée sensorielle dans les excès adolescents, mais en perdant parfois le nord.


J’ai apprécié que la série s’attarde sur des figures plus discrètes mais bien plus attachantes comme Fezco ou Lexi, qui gagnent ici en profondeur. Leur trajectoire offre un contrepoint salutaire à l’hystérie ambiante. Mais à mesure que la saison avance, les personnages principaux deviennent de plus en plus caricaturaux, comme s’ils ne servaient plus qu’à alimenter l’esthétique clipée de la mise en scène. Le point de rupture est atteint avec la pièce de théâtre mise en scène par Lexi : censée être une mise en abyme audacieuse, elle vire au prêchi-prêcha prétentieux et alourdit considérablement les deux derniers épisodes. Au final, je ne comprends plus trop ce que la série essaie de raconter, au-delà de son enrobage clinquant.


Une saison aussi fascinée par elle-même que désorientée, plus frustrante que captivante.

Créée

le 29 juil. 2025

Modifiée

le 4 août 2025

Critique lue 7 fois

lklgf

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