"Ceci est une histoire vraie. Les événements dépeints ont eu lieu dans le Minnesota en 2006. A la demande des survivants les noms ont été changés. Par respect pour les morts, le reste est décrit exactement comme ça s'est passé"
Voici le message qui apparaît à chaque début d'épisode de Fargo. Non pas 1 fois ou 2, pour rappeler doucement ce qui se trame au spectateur, mais TOUT LE TEMPS, comme pour le forcer à coller le pif dedans: "C'est de la bonne que je te dis!"
Tandis que le classique "Inspiré par des faits réel" laissait plus de légitimité aux écarts scénaristiques, ici, il nous est humblement fait la promesse que l'histoire décrira "EXACTEMENT" comme ça s'est passé... ok, voyons voir.
Ah... Lester Nygaard (joué par Morgan Freeman (lol je suis subtil)), espèce de ringard looser maladroit (et un peu psychopathe), tente de vendre une assurance à un jeune couple de savons (des savons qui parlent) en arguant que la mort surviendra surement avant que leur petit moucheron n'ait vu le jour. C'a certainement dû se passer ainsi. Et puis oui, Lester a certainement dû tenter de retenir le couple de savons en leur promettant des stylos gratuits...
Un peu plus tare et un peu plus tard, Lester Nygaard (l'acteur a naturellement l'air anxieux... c'est dommage qu'il ait voulu s'ajouter un air anxieux...oui vraiment...) se fait martyriser par un putain de gros con et ses deux gros cons de gamins qui rient comme des bœufs (je ne suis pas certain qu'un bœuf puisse rigoler mais j'espère vous évoquer l'image simpliste de "Loanna et les animaux de la ferme" (qui sera toujours loin de la vérité tant le manque de subtilité de toute la série est vaste, organique et furtif))
Fred: "Un gros papa montre à ses deux gros enfants qu'il est un sombre fils de pute en rabaissant civilement (aucune loi n'est enfreinte) mais radicalement un pauvre petit bougre qui se laisse totalement faire et qui, c'est un comble, cautionne!... mais Jahmi, comment une scène aussi grotesque est elle possible? Jamhi: "C'est très simple Fred! Tu n'as qu'a foutre un gros con à la prod"
Ne cherchez pas plus loin que les 10 premières minutes du film, les deux scènes y sont. Et si après les avoir visionnés vous ne pensez pas que le producteur soit juste le genre de personne bornée qui fait circuler toute une gamme de stéréotypes, allant de sa propre connerie (généralisé à tous les américains (tous des protestants libéralistes, sans exception) qui eux aussi respectent les morts (les leurs. Faut pas déconner) en utilisant leur mémoire comme un argument de vente sur les fruits et légumes: "Par respect pour l'agriculteur mort d'un cancer de la peau (dont nous avons rafler toute la production), les bénéfices de maïs OGM serviront à m'acheter des choses, dont de la crème solaire)))... oh putain j'ai perdu le fil de ce que je disais.
J'aurais pu être plus indulgent en critiquant indépendamment la réalisation, le scénario, le jeu des acteurs (c'est réellement sur le jeu interdépendant des acteurs que la série sèche le plus).... Mais il y a un détail qui se targue de donner une autre ampleur à tous ces aspects. Et c'est la promesse, l'engagement moral (rien que ça) de ce message (oui c'est le même qu'au début. Mais j'ai envie d'être subtil):
"Ceci est une histoire vraie. Les événements dépeints ont eu lieu dans le Minnesota en 2006. A la demande des survivants les noms ont été changés. Par respect pour les morts, le reste est décrit exactement comme ça s'est passé."
Je vous ferais l'impasse sur le personnage du patron de magasins dont le fils est un imbécile heureux, le bras droit un gros dur pas crédible (le gros dur de Grand Budapest Hotel avait une sacré étoffe alors même qu'il était basé sur un cliché...) l'ex femme une tepu cupide dont le coach met... de l'auto bronzant, et autres personnages en papier bulle.
Bref, ceci est moins une critique sur la série qu'un coup de gueule à propos d'un outil marketing (américain) oh! combien condescendant et opportuniste que l'on retrouve trop souvent au début de trop de film.