Four Kings
Four Kings

Série NBC (2006)

l’art d’ennuyer en bande organisée

Il arrive parfois qu’une série donne l’étrange impression d’avoir été conçue sur un pilote automatique, sans réelle ambition ni envie sincère de proposer quelque chose de marquant. Four Kings (NBC, 2006) est, selon moi, un parfait exemple de ce type d’échec télévisuel. D’où ma note très sévère de 2.5/10, amplement justifiée par un manque flagrant de créativité, d’énergie et de personnalité.


Sur le papier, suivre les tribulations de quatre amis vivant en colocation à New York pouvait sembler prometteur. Mais dès les premiers épisodes, Four Kings se contente de recycler des mécaniques narratives mille fois vues, sans jamais y apporter la moindre touche originale. La série donne l’impression de vouloir copier la recette des grandes sitcoms de l’époque sans en comprendre la recette profonde : des personnages attachants, des dialogues ciselés et un ton qui oscille entre comédie et émotion. Ici, tout semble factice et prévisible.


Les quatre protagonistes sont dessinés à gros traits, enfermés dans des stéréotypes éculés : le séducteur vide, le gentil paumé, le farceur lourd et le pseudo leader raisonnable. Aucun ne parvient à dépasser son archétype pour devenir un individu crédible ou touchant. Très vite, on se lasse de voir ces figures creuses évoluer sans la moindre progression psychologique ou émotionnelle. On regarde sans s’attacher, on subit sans s’impliquer.


Côté humour, Four Kings souffre d’une paresse d’écriture criante. Les blagues tombent à plat, les situations comiques manquent cruellement de surprise, et les dialogues sonnent souvent faux. Pire encore, les quelques tentatives de créer des moments de tendresse ou de sincérité échouent à susciter la moindre émotion. On reste dans une comédie artificielle, formatée à l’extrême, où l’on devine la chute des scènes avant même qu’elles commencent.


La réalisation se contente de suivre le manuel des sitcoms standards : plans fixes, rires enregistrés, rythme plat. Rien ne vient dynamiser la narration ou donner un souffle propre à la série. Le résultat est d’une fadeur désespérante, renforcée par une absence totale d’identité visuelle ou sonore.


Reconnaissons tout de même que Four Kings laissait entrevoir, par moments, une dynamique de groupe qui aurait pu fonctionner si elle avait été mieux exploitée. Mais ces rares étincelles sont vite noyées sous la masse de scènes banales et insipides.


En définitive, Four Kings n’échoue pas parce qu’elle est foncièrement mauvaise, mais parce qu’elle est dramatiquement insipide. Une série qui, au lieu de divertir, finit par lasser. D’où ma note de 2.5/10 : une punition méritée pour cette occasion ratée et tristement oubliable.

CriticMaster
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le 13 juin 2025

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