Et on commence l'intégrale de l'univers de Battlestar Galactica... par la série originelle !
J'ai pu lire maints commentaires parlant d'une série qui avait très mal vieilli, devenue ringarde, très pauvrement écrite avec des personnages superficiels. Je m'attendais donc au pire et regardais surtout cette vingtaine d'épisodes pour les comparer avec ceux de la "nouvelle" série des années 2000 et dont les avis sont, eux, généralement dithyrambiques.
J'ai passé un super moment, en fait. Eh ouais.
En effet, la série est largement en dehors des codes narratifs qui sont les nôtres depuis une vingtaine d'années mais, paradoxalement, c'est ça qui est bon !
A l'ère des séries qui se veulent toujours plus sombres et tragiques avec des personnages psychologiquement torturés, regarder un pur divertissement rendant hommage (volontaire ou non) aux serials ciné des années 20 à 40 représente une bouffée d'air frais.
Ici, on vous sert de l'aventure décomplexée, des héros certes un peu stéréotypés mais aussi attachants qu'iconiques, de l'action tonitruante, des planètes aux civilisations improbables, et des méchants aussi cools que grotesques. Le tout n'est pas dépourvu d'un véritable souffle épique, l'histoire étant largement inspirée de l'Exode biblique des Hébreux astucieusement transposé dans un space-opera.
Loin d'être une série en carton-pâte, les trois premiers épisodes de Galactica forment un téléfilm de 2 heures au budget équivalent au premier Star Wars (dont il "emprunte" pas mal d'éléments, d'ailleurs).
Alors d'accord, tous les épisodes ne se valent pas, et il y a plusieurs situations qui semblent tout droit sorties d'un vieux comics un peu déjanté... Mais il y a quelque chose de fascinant à voir les derniers membres de l'humanité explorer l'univers, guidés par un espoir spirituel (le leader Adama est interprété par un magnifique Lorne Green), tandis qu'ils se font poursuivre par des robots étincelants commandés par un traitre humain aux expressions machiavéliques totalement géniales (impayable John Colicos qui siège sur son trône absurde dans une pièce vide ) !
Galactica, c'est un plaisir un peu régressif, un peu naïf, mais qui vous entraine dans un voyage qui pue la passion et l'authenticité. Un mélange d'aventures sérieuses et d'idées un peu loufoques comme on n'en reverra plus de sitôt. Un monument de la télévision des années 70, à consommer toutefois avec modération pour en conserver toute la fraicheur...