S05E10 Mother's non mercy

Game of thrones s05e10:

Le générique de fin commence et je n'arrive pas y croire. Comme de nombreux fans de part le monde, je suis estomaqué par le nombre de décès et de retournements concentrés dans cet épisode final de la cinquième saison. Mais si nombre d'entre nous écrasent une petite larme au chevet du corbeau, pour ma part (et je ne pense pas être le seul) je ne décolère pas devant tant de maladresses et de non-sens scénaristiques. Je m'explique.

Je passerai sur la réalisation de besogneux sans gout de mr Nutter, cumulard de la série tv selon son imdb et réa incompétent d'après la vision de ce dernier épisode.
Il n'y a qu'a se souvenir cette purge qu'est la longue traversée de Cersei pour revenir au château royal. L'abus des plans larges nous fais bien remarquer l'incrustation dégueulasse du visage de l'actrice sur le corps d'une pauvre anonyme qui à du se fader la traversée d'une foule de figurants sous-payée en se faisant insulter et tout en étant à oualp. Un regard plus subtil aurait pu faire sentir l'aspect martyr christique avec beaucoup moins de culs et plus de visages, et surtout en deux fois moins de temps.
Bref, David, merçi mais non merçi.

Le nœud du problème est avant tout scénaristique, et la pauvresse de la mise en scène ne fait que le rendre plus évidents.

Tout d'abord, lisez ce qui suit tout en sachant qu'ils y a de nombreux spoilers of course.

Stannis.... Ah Stannis. Quel gâchis, quelle eau de boudin, quelle bérézina! D'ailleurs si l'un d'entre vous, chers lecteurs, a lu tout les bouquins et vu toutes les saisons, qu'il s'empresse de m'indiquer ce qui diffère dans l'histoire dans cet épisode par rapport à la littérature de mr Martin. (apparemment, la série a rattrapé les bouquins)Stannis donc, se dit que c'est un beau jour pour mourir, comme ça, alors qu'on nous explique depuis qu'il à écrasé les sauvageons au mur qu'il va écraser les Bolton comme des mouches... Au pire, il a la magie avec lui (magie pour laquelle il sacrifie tout... Cf épisode précédent). Mais bon, hop, la moitié de son armée se taille sur la pointe des pieds ( la moitié quand même) hop, la magie ça marche plus ( c'était juste bon pour le téléporter comme fantôme et tuer son frère... Hem) comme ça... au débotté.
Sa trajectoire narrative en devient risible, puisque que de puissance militaire incontournable et principal concurrent des Lannister, il finit comme un suicidaire aux remords tardifs, comme un sous-fifre de bas étage. L'argument de la magie est expédié à travers la fuite de Mélisandre: on nous l'annonce sans la montrer et on doit le croire.
Une construction plus progressive de l'ambition dévorante de Stannis et du manque de réponses divines face aux prières de la prêtresse du feu auraient pu constituer le brasier de cette fuite en avant finale. L'abandon progressif de ses soutiens et la surenchère dans les sacrifices auraient du être plus étalés pour être plus crédibles.

Non loin, on nous fais le coup du rdv manqué entre Sansa et sa loupiotte et Brienne qui attendait depuis presque une moitié de saison dans le froid aux alentours de Winterfell. C'est bêta quand même de se manquer à la seconde près!!! Ce trick narratif aussi vieux que le cinema lui-même! Faire ça dans GOT en 2015, quel désappointement, je croyais regarder HBO pourtant. Ensuite c'est Sansa qui prend le flambeau de l'amateurisme le plus total en tombant sur Theon et la courtisane de son mari (son nom m'échappe) comme une fleur sur la soupe ( le cadrage introduisant Theon et la pouf barrant la route de Sansa frise d'ailleurs le ridicule). Et tout en disant qu'elle n'a aucun intérêt à tuer la dadaise Stark et provoquer l'ire de son psychopathe de boyfriend, elle se dit que bon, une petite flèche dans la cohue, pourquoi pas... Ouais ....bon.
Et là, alors qu'il aurait pu le faire depuis le début de la saison sans prendre autant de risques que dans cette situation, Theon se rappelle de ses gonades et décide de sauver celles de sa pseudo soeur. Tous cela pour tenter la chance en sautant des remparts. Sensationnalisme, quand tu nous tiens! Avec un peu de mauvaise fois, on peut résumer la saison de Theon par un long travelling avant sur son visage, et cette question qui navigue dans ses yeux globuleux: si je m'amendais en aidant Sansa? Oui? Non? Pffff chais pas.

Le passage sur Arya est plutôt sympa Sans sauver l'épisode, le jeu de masques est intéressant à l'image de l'ensemble de la lithurgie crée autour du dieu multi-faces.
De même, l'histoire du coté de Mereen continue bon train, Tyrion revenant au meilleur de sa forme dans un échange savoureux avec Varys. Daenerys et son dragon, sympathique.
Daenerys et ses centaures, beau.... .

Repartons dans la déception avec nos amis espagnols, j'ai cité Myrcella, tonton papa et les dorniens. J'imagine que je n'ai pas été le seul à remarquer la lourdeur de la mise en scène des adieux, et ce baiser totalement incongru et immédiatement douteux entre la rebelle amendée on ne sait comment et la jeune première dont on sait le destin funeste, et ce , DEVANT le gars qui c'est fait empoisonner de la même manière et qui à failli casser sa pipe par la suite. Mais non, tout va bien, ya deux épisodes je tentais un coup d'état, mais je suis pardonnée et je peux embrasser sur la bouche la fille des gens que je déteste le plus au monde. On fait comme ça en Dornie. Encore, si tous le monde s'embrassait, pourquoi pas , mais là, c'est ridicule. Dès lors, on sait qu'elle va crever, et l'on doit se taper la scène nian nian barbie star wars: "je suis ta fille, Tonton, herrrrrrrrrrrrrrr."
Franchement, une construction plus progressive sur la saison, pour nous montrer les relations de Myrcella avec sa belle-famille, de même avec le statut exact d'Ellaria, une révolte plus en sourdine de l'ex amante. Le plus beau aurait été un assassinat par ricochet. En effet, si cette dernière avait embrassé le prince ( avec lequel elle a plus d'affinités) pour que celui-ci empoisonne son aimée en l'embrassant à son tour, cela aurait donné à cet acte une tournure plus désespérée, moins lâche et surtout terriblement romantique et donc plus classe. La mort par l'amour: elle sacrifie le prince pour se venger. Enfin bon, les auteurs ont peut être besoin du prince dans le futur pour avoir un otage du coté des Lannisters (ce qu'il était déjà d'ailleurs).

Nous en revenons à Cersei et sa nemesis saisonnière crée par elle même: High Sparrow. Cette intrigue bringuebalante montée de toutes pièces sur la saison 5. Même jeune et niais, un roi ça doit bien avoir du pouvoir non? Du fric alors? Une armée? Ben non on dirait pas car le gars se laisse spolier sa meuf et sa rem sans rien faire. Perso, je l'imagine bouder dans sa chambre toute la journée. Même le plus inculte des demeurés aurait forcé la libération des prisonnières en montrant des crocs. Ça fait depuis le début du règne des Lannisters que la ville est maintenue dans la misère et la peur des représailles. Trois tondus en toge renverse cet état de fait avec 2 ave 3 maria.

Come on.

Anyway, le spectateur peut donc avoir sa dose de sadisme avec la descente aux enfers réjouissante de Cersei et j'imagine que les auteurs veulent nous la rendre finalement sympathique vu la longueur et la vulgarité de la scène d'"absolution". Tout ces changements de contrôle de King's Landing semblent pour le moins artificiels et ne fonctionnent que parce qu'on se félicite de la descente au enfers de la queen bitch.

Enfin, terminons avec l'ami Jon dont la trajectoire narrative se heurte dans un mur de "on ne le voyait pas venir". En effet, le super Stark bastard nous a gagné de bien belles batailles et sa trajectoire nous le présentait comme le seul véritable rempart contre l'hiver en marche. Mais bon, l'histoire parle d'une chanson du feu et de la glace, donc à un moment donné il y aura un/des dragons qui bruleront les hordes de zombies glacés venu d'iceland. Du coup le nord du royaume risque de se faire balayer. On comprend donc cette impression de "no future" aux alentours de Winterfell dans cet épisode. Mais il ne faut pas oublier qu'il reste un joker Stark, qui même handicapé, semble bien profiter de son séjour dans les grottes glacées car il ne nous envoie pas trop de nouvelles. De même, de nombreuses conjectures nous annoncent le retour du Jon Snow, back from the dead pour sauver eu'le nord. Ca serait un peu naze à mon goût, et un peu facile de sortir le joker magique à chaque fois qu'on est bloqué dans l'histoire.
Il n'empêche qu'il finit de manière très molle. Le même type de trahison est magistralement mis en scène dans une autre série d'HBO: Rome. Le parallèle est évident, mais encore une fois, la réa de Mr Nutter rend la chose molle et décevante. Revoyez donc le sénat fondre sur César comme un seul homme, ce tourbillon de coups de lames s'enchaînant, les bras des sénateurs repoussant le consul vers d'autres couteaux traîtres. Là, les "frères" se succèdent pour donner l'absolution au chef. Encore une fois: bof.
A noter la scène débile entre Jon et Samwell Tarly .... . Corbeau chef: "alors comme ça tu veux devenir mestre? Garant du code des corbeaux... Et symbole de leur bon sens?" .
Sambien: " Oui ... Mais j'ai complètement rompu mon voeu de chasteté... C'est grave?" .Jean Neige"Ce code d'honneur est très important pour moi et j'ai beaucoup sacrifié pour
lui, mais bon t'es mon pote alors je passe. J'ai moi-même un peu fauté. Allez, Salut!".
De même, quelqu'un se rappelle où est le protecteur en chef de Jon? Son clebs, sérieux, il est où? C'est pas comme si il y lui avait pas sauvé vingt fois la mise... . Et les sauvageons? Ils se fabriquent des igloos?

Voilà je pense avoir fait le tour de ce season finale à la fois baclé et putassier. Putassier, car les auteurs ont sciemment asséché l'ensemble de la saison pour avoir un épisode avec un max de retournements de situations muy spectacular. Ceux-ci ne sont pas construit sur de longs arcs narratifs et apparaissent donc comme artificiels et maladroits.
Les gars, pas besoin de tout ça sincèrement, on n'aurait maté la saison suivante quand même.
Baclé enfin, surtout à cause de la mise scène de tâcheron sur laquelle je ne reviendrais pas mais quand même ils auraient pu engager un mec plus visionnaire... Il en ont quelques uns dans la team.
Bref, je me suis un peu lâché et usé de la bonne vieille mauvaise foi mais voyez-vous, il fallait que ça sorte. Le show me plaisait beaucoup jusqu'à présent, dans les temps forts comme dans les faibles. J'espère seulement que le fait que l'écriture de la suite se faisant maintenant à trois mains ( la série devançant les bouquins apparemment), GOT ne tombe pas dans le syndrôme vache à lait des nouveaux star wars : " on a du succès: vite, vite, écrivons la suite, vite vite mais mal mal, pif paf boum, zing, surprise, humour, sexe, boum, recette(s)".