Game of Thrones
8.2
Game of Thrones

Série HBO (2011)

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Jusqu'où peut-on nier l'évidence ? Ou l'histoire d'un final qui ne pouvait que décevoir

Voilà presque 10 ans que Game Of Thrones, série incontournable et surement déjà le représentant le plus culte de son médium, à commencé à transpercer les écrans, et à rallier des fans de tous horizons dans une seule et même intrigue. Le concept profond de la série est la définition même d'une intrigue chorale, mettant en lumière de nombreux protagonistes, et antagonistes (bien qu'il soit faux de les qualifier ainsi, mais nous y reviendrons), et rassemblant une audience large et internationale, et tout cela lié par la frénésie actuelle des réseaux sociaux. Ainsi, à l'instar des personnages de Westeros, nous avons tous suivit les péripéties de ces 73 épisodes, vivant ensemble les frémissements du suspens, les joies de la victoire, mais aussi les peines du deuil. De cette manière nous nous influençons tous sur notre appréciation de la série, et la seule chose que tout cela crée est une attente extrême après chaque cliffhanger, monté en soufflé par les tweets et les posts, laissant une impression générale fiévreuse à chaque apparition du générique. Mais, maintenant que tout s'est fini, et que nous avons vécu ensemble la fin de cette série, et que le temps de prendre du recul est passé, posons nous cette question : Cette dernière saison pouvait-elle satisfaire les fans ?


ADAPTATION ET DECEPTION
Il existe un problème inhérent à toute forme d'adaptation qui touche n'importe qu'elle ouvre de fiction : la déception. En effet, se lancer dans un projet d'adptation cest accepter de se confronter à un publique bien plus intransigeant et difficile à satisfaire que n'importe quelle salle de cinéma remplit de critiques bobos parisiens. Le spectateur qui vient retrouver une ouvre qu'il connait, transposé à l'écran se trouve la plupart du temps face à un paradoxe : il veut voir ce qu'il connait et qu'il attend, mais il veut aussi ressentir des émotions nouvelles. Le réel problème qui engendre ce paradoxe est la mauvaise compréhension que ce spectateur a du terme d'adaptation : si un cinéaste adapte un livre, il peut en faire ce qu'il eut, et son oeuvre ne dépend aucunement du matériaux de base. Une adaptation est une oeuvre à part entière, et elle mérite autant de liberté que l'oeuvre adapté. Game of Thrones a transcendé ce problème car la série à depuis quelques temps dépassé les livres de Georges R. R. Martin, et le problème de la réception publique s'en trouve plus qu'agrandis. Dans ce cas, les théories, qui mèle connaissance des livres et de la série (ce qui comme vous l'avez compris est une grosse erreur des théoriciens), prend le rôle de l'oeuvre adapté. Je m'explique : l'attente monte une forte appréhension, et le temps de préparer des théories plus qu'alléchantes, mais si celles ci ne se réalise pas, alors le spectateur se retrouve penaud face à un affreux sentiment de trahison de la part des showrunners.


LA CONSTRUCTION DE PERSONNAGE
Voilà surement la critique la plus répandu à propos de la saison 8 de Game Of Thrones : La construction de personnage n'était pas suffisante. Mais qu'est-ce que la construction personnage ? Comme nous l'apprend l'écriture de importe quelle structure narrative, la construction d'un protagoniste se fait par sa caractérisation, puis par son évolution psycho émotionnelle. Parlons alors directement du cas Daenerys. Quelle éléments ont préparé sa transformation en véritable antagoniste principal, le temps de l'épisode final ? Beaucoup d'éléments. A maintes reprises, la Khaleesie à prouver qu'elle pouvait faire autant preuve de bonté que de cruauté, souvent déraisonné. La jeune femme avait déjà à la fin de la saison 1 prouvé par le meurtre de la sorcière qu'elle était capable de transcendé son image faible et gentille pour se montrer sans pitié. A ce moment de sa construction, elle croit en sa justice, en son but, et ses principes, étant prête à aller jusqu'au bout pour accomplir son destin. Pendant les saisons suivantes, et ce à chacune des saisons, Daenerys a reproduit cet acte, de manière de plus en plus grave et déraisonné, jusqu'à ce que la peine, et la fatalité qui peigne à Westeros lui donne la dernière pichenette pour sombrer. Mais sombre-t-elle réellement ? Non. Car a la fin de la série, Daenerys croit en sa justice, en son but, et ses principes, étant prête à aller jusqu'au bout pour accomplir son destin. En fait, ce personnage à suivit une construction d'une simplicité exemplaire, à l'image de Frodon, Luke, et de tout les autres monomythe. Daenerys était déjà la Mad Queen. Voilà ce qu'est la construction de personnage.


L'ACCELERATION DE L'INTRIGUE
Les deux dernières saison ont été construites en moins d'épisodes que les précédentes. Et ce, impose des choix tout particuliers, mais comme ils été confirmé, l'ultime saison aurait très bien pu être plus longue, pourquoi s'être donc limité à 6 épisodes ? Retournons la question. Aurait-il été préférable de tourner ce dernier acte en 10 épisodes, aurions nous préférez la lenteur du début de la série ? Lorsque l'on crée un récit, on doit se conformer à un schéma incontournable : l'accélération de la narration. Au moment du climax, de grand final, il faut que le temps soit contracté, haletant, assez énergique pour tenir le spectateur concerné et à bout de souffle durant la final si longuement préparé. Bien sur, la décision de la narration n'appartient qu'à l'auteur, et son traitement est purement subjectif, mais vaut-il mieux contracter le temps en sacrifiant la vraisemblance, ou aurions nous préféré un épisode entier sur Gendri qui court un triple marathon ?


Bien sur, la série, particulièrement la dernière saison n'est pas exempt de défauts, mais en se posant la question de ce qui est réellement raté ou de ce qui dépend d'une déception irréalisé d'un fantasme irréel et qui lui ne dépend pas de la construction scénaristique. On peut ne pas être d'accord avec une fin telle qu'elle est traité, mais si l'on crée un débat autour de la pur technique narrative, de la construction psycho-émotionnelle, il faut en maitriser certains aspects dans leur globalité.

RomainSciara
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le 28 mai 2019

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