2013, L’Attaque des Titans rafle tout, et créer une ombre immense sur le monde des séries animées japonaises. Il est vrai qu’à l’exception de cette dernière série, depuis, seul One Punch Man a connu un réel succès et gagner autant en popularité. Pourtant, bien d’autres projets ont vu le jour en 2013, et ont disparu faute à cette ombre créée par L’Attaque des Titans. Gargantia est l’un d’entre eux, sinon LE projet attendu, l’espoir d’une production qui a mis de grands moyens en avant.



LA SCIENCE-FICTION COMME REGARD EXTÉRIEUR DE L’ÉVOLUTION ACTUELLE DU MONDE ET DE L’HUMAIN



L’histoire pourrait paraître assez bateau. La série englobe un groupe de personnages types de manga, à travers un personnage principal rencontrant un personnage féminin. Ledo, pilote de l’Alliance Galactique Humaine se bat contre les Hideous, race extra-terrestre semblable à des poulpes/étoiles de mer. Suite à un acte héroïque pour sauver ses compagnons, dans son mecha appelé Chamber, il se perd dans l’espace et se réveille sur Terre. Ledo perd toute communication avec l’Alliance et va tenter de découvrir puis protéger cette planète que tout le monde pensait perdue, à travers sa rencontre avec le personnage de Amy, une messagère de quinze ans. La Terre est recouverte d’eau, et les habitants et villes sont faites de navires regroupés, à travers un système organisé pour survivre.


L’anime brasse les clichés propres à la japanimation sans jamais les répéter. Entre autre une scène de danse assez osée d’un personnage féminin de quinze ans – où on se dira que les mœurs ont bien changé – parvient à être accepté, puisqu’il s’agit également d’un élément scénaristique. Les caractères des personnages secondaires souffrent d’un manque cruel de personnalité. Mais l’originalité est ailleurs. La série use des ces topos du genre pour élever sa série à un autre niveau. Chaque épisode présente une philosophie, une réflexion sur notre propre comportement. Car Ledos représente l’humain de demain. Celui qui cherchera la productivité, l’efficacité quitte à se sacrifier. Un humain qui a compris la vacuité de sa vie, l’a accepté pour se rendre utile. Entre tranches de vie fictives et réflexions d’une philosophie réelle et utile à chacun d’entre nous. Quoi de plus évident, puisque le scénariste n’est autre que Gen Urobuchi, auteur qui a officié sur Fate/Zero et Psycho Pass entre autres.



QUAND LA MUSIQUE EST BONNE…



L’animation est d’une fluidité surprenante. Comme toute série d’animation japonaise, faute d’un rythme de travail effréné et régulier, on reconnait certains gimmicks de l’économie propre au genre. Les plans fixes sont souvent de mises mais utilisés à travers des dialogues pour le moins nécessaires aux personnages et à leurs évolutions. La série n’ose pas de grands exercices de style comme pourrait le faire Mob Psycho 100, mais soigne le style et mise sur un harmonie des couleurs et ses effets de lumières fins et somptueux. Le chara-design est pour le moins sobre, classique, mais parvient à procurer à la série et à son univers des personnages et des décors qui procurent à Gargantia une identité. Directeur assistant de l’anime Berzerck et directeur associé pour les séries Code Geass, Kazuya Murata n’en est pas à son coup d’essai et sait comment soigner son projet.


La direction passe par l’animation dans son rendu final, sa fluidité dans les scènes d’action, mais surtout dans la mise en valeur de sa bande originale. Un atout de mise puisque Taro Iwashiro s’est attelé à la tâche. Le compositeur des Trois Royaumes ou plus récemment des séries Arslan livre une bande originale surprenante, et mise en avant dès les premières scènes, laissant l’opening passer pour une intrusion de la J-pop. Il est rare que l’opening soit mis en déroute par la bande originale et c’est pourtant le cas ici. La série se compose de musiques haletante permettant une immersion profonde dans l’univers de Gargantia dès l’affrontement entre Ledo et les Hideous. Ces musiques sonnent justes, marquent profondément le spectateur, et procurent à chacune de ces scènes un plus procurant cette unicité à la série.


Et maintenant ? Gargantia n’est plus. Injustement masqué par la popularité internationale de L’Attaque des Titans, Gargantia s’est vu annulé. Les travaux déjà en cours pour la seconde saison avait déjà été révélé par des bande-annonces, mais n’ont jamais vu le jour, au delà de deux OAV qui ont servi de substitues. Cet univers bien plus réfléchi, plus subtil, malgré ses imperfections aurait mérité au moins de faire concurrence à l’époque, à un anime qui n’a su plaire que par sa violence stupide, gratuite et son intrigue illogique.

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le 18 févr. 2019

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