Encore un type western en mini-série de 3 épisodes de 1h30 chacun, pour traiter de conflit familial et sans concession, tiré de cette fameuse histoire de fin du XIXème siècle et qui trouvera son épilogue 138 ans plus tard !
Une lutte sanglante sur fond de vol de terrains, d'animaux ou autre codes d'honneur, pour deux familles du kentucky et de Virginie rappelant le conflit Nord/Sud.
Kevin Costner (réalisateur de « Open range » et « Danse avec les Loups ») est particulièrement à l'aise et apporte et crédibilité et force à ce personnage dur. On retrouve Kevin Reynolds aux commandes (Waterworld) pour une réussite noire même si l'improbabilité des situations laisse perplexe, mais sera d'autant plus marquante qu'il s'agit d'une histoire vraie.
Un genre vieillot et sombre, aux paysages plutôt enclavés pour un drame rythmé et tendu, donne lieu à un duel violent entre Bill Paxton (Randall McCoy) et Kevin Costner (Anse Hatfield) qui ne trouvera apparemment pas de fin dans son escalade de la violence...
Le rôle des hommes, chef de clan ou chef de famille, le devoir des fils, la soumission des femmes sont autant de thèmes récurrents de l'époque et mis en avant ici, pour renforcer une certaine puissance narrative et nous immerge complètement dans cette époque bien peu réjouissante, où les dommages collatéraux sont légion.
Une déclinaison de western original , politico-économique, pour deux oppositions, une famille plus aisée et mieux intégrée, athée... et une autre profondément croyante, plutôt effacée et pauvre, où la haine sera attisée par ces différends tant religieux que moraux.
Des plans nets et précis, les décors, les costumes et les tons assez ternes apportent la force et un sentiment de malaise tout du long qui appuient la maîtrise d'une mise en scène percutante.
Mais les scènes peuvent paraître répétitives, les personnages quels qu'ils soient, peu attachants, avec notamment une « égalité » hommes/femmes dans le refus de l'autre, qui révèle la totale impuissance, face à une situation qui ne cesse de dégénérer.
Réalisation classique axée sur le réalisme des faits.
A cette époque on peut aisément imaginer que les querelles se règlent à coup de flingue, mais peut-être est-ce trop long pour une « bataille » qui n'en finit pas de démontrer la bêtise et la hargne de ces deux familles.
Autre regret sur le traitement, qui est plus approfondi pour la famille Hatfield, au détriment des Mac Coy et qui rend plus accessible la première par une profondeur plus étudiée des caractères et du clan. Pour Bill Paxton son personnage en retrait manquera de souffle...
Malgré tout, la sobriété et la justesse sont telles, qu'il n'y a pas de parti-pris pour l'une ou l'autre famille et des seconds rôles tous excellents...sans omettre ses fameuses scènes, de pendaison, moment de détente pour les habitants se déplaçant pour voir l'attraction de la journée...avec maris, femmes et enfants...ça laisse toujours pantois.
L'ensemble prendra son essor à partir du second épisode où tout démarre véritablement, où l'on saisi un peu mieux les tenants et les aboutissants...où le romanesque naissant à la Roméo et Juliette, pouvant être assez fade, est balayé d'un revers, et avec l'arrivée d'une bande de marshall qui permet un changement de direction plaisant...
L'ensemble bénéficiant de peu de rebondissement.
A voir, loin du genre western habituel, même si le thème de la guerre de sécession peut le rappeler.