Hemlock Groove

Le principal intérêt d’Hemlock Grove, du moins l’intérêt qui pousse à enchainer les premiers épisodes, est le traitement adulte et réaliste du mythe du loup-garou. Quand on est abreuvé de true blood, vampires diaries, teen wolf et autres merdes de cet acabit, c’est une raison suffisante pour se jeter sur la série.

Très vite, il apparait pourtant que nos amis lycanthropes sont loin d’être le cœur du sujet. On a droit à quelques transformations très réussies au cours de la première saison mais c’est presque accessoire. Difficile de se faire une idée précise sur le show, si ce n’est qu’il n’emprunte pas les chemins habituels de narration et que ça fait un bien fou.

Au fil des épisodes, on navigue entre la satisfaction de regarder quelque chose d’intime et d’inhabituel et la frustration de se retrouver devant une œuvre très bancale. Ce n’est qu’après plusieurs heures dans l’univers d’Hemlock Grove qu’on peut vraiment saisir l’essence de la série et prendre le tout de manière plus détachée, plus globale, sans essayer de trouver une signification propre à chaque scène ou un réel intérêt à chaque dialogue.

Les acteurs ne sont pas toujours justes mais ils parviennent tous à incarner de manière crédible des personnages bien plus complexes qu’il n’y parait. A l’exception de Famke Jansen qui est sublimissime du début à la fin, difficile d’en sortir un du lot. Si les effets spéciaux sont plutôt réussis, les scènes d’action sont le très gros point faible d’Hemlock Grove. Heureusement assez minoritaires, elles ne parviennent pas à convaincre une seconde. Coups de moustiques, ennemis incrustés de manière grotesque, chorégraphie inexistante, la liste est longue et frustrante.

La qualité indéniable de la série est ailleurs. D’abord, une ambiance unique. Pesante. Poisseuse. Prenante. Celle-ci associée à une esthétique très sombre et travaillée embaume le tout d’une sorte de poésie macabre digne d’Edgar Allan Poe. Certaines scènes ont un intérêt narratif très discutable mais contribuent à entretenir l’atmosphère presque dérangeante de l’œuvre. La première saison s’achève sur une fin aussi ouverte que la mâchoire d’un loup-garou psychopathe. Si la saison suivante n’était jamais sortie, on aurait pu crier au n’importe quoi en fustigeant la facilité d’un tel procédé. Mais ce n’est pas le cas, et le deuxième acte plonge encore plus loin dans les partis pris gothiques et les mythologies diverses.

En résulte une expérience jouissive où tout peut arriver et où personne ne s’interdit un petit délire sanglant, nécrophile et/ou écœurant pour notre plus grand plaisir.

EDIT : Troisième saison vraiment en dessous. Bill Skarsgard surjoue le mec torturé comme s'il voulait un oscar. Pas une scène de loup-garou digne d’intérêt ( en même temps y'en a deux dans la saison). Toute l'intrigue précédente est balancée, l'histoire n'avance pas. Fin ridicule et personnages vraiment caricaturaux.

Bon après les types ont compris qu'ils avaient une seule vraie actrice et se sont fait plaisir, Famke Janssen est quasi la protagoniste principale et c'est tant mieux. Coeur sur toi Famke.