La petite idée qui a donné naissance à Hostage n'a rien de brillante : recycler une fois encore les concepts de 24, en les ancrant dans une réalité politique contemporaine et plus crédible que celle des héros de la célèbre série US. Et bien entendu, mettre des femmes au premier plan pour nous changer du machisme / masculinisme épuisant bien typique du genre. On a en tête l'exemple haut de gamme de la Diplomate, qui a puisé intelligemment du côté de The West Wing pour nous offrir un divertissement adulte, nourri des tensions politiques actuelles. On se sera malheureusement pas au même niveau avec cet Hostage qui souffre d'un abus de clichés et d'invraisemblances le condamnant au purgatoire du tout venant des séries Netflix : on rira particulièrement de bon cœur devant la vaste pantalonnade que constitue la partie de la prise d'otages en Guyane française, et on soupirera devant l'explosive attaque contre le 10, Downing Street, correspondant clairement dans les esprits embrumés des scénaristes aux nombreuses attaques subies par la Maison Blanche dans les fictions US.
Alors apprécions au moins les références bienvenues à une certaine réalité de la politique française (la dérive électoraliste vers l'extrême droite, l'influence des milliardaires de la presse, la gestion de la crise des migrants cherchant à atteindre la Grande-Bretagne) comme britannique (l'effondrement du système de santé, la tentation répétée de l'isolement), voire globale (la réapparition de la nécessité d'investir massivement dans l'armée face aux nouvelles menaces). Et déplorons que sur de telles bases, Matt Charman ne nous propose qu'un pur et assez piètre divertissement, certes propice au bingewatching, mais manquant par trop de subtilité Sauvons quand même l'interprétation de Suranne Jones et de Julie Delpy dans le rôle de femmes d'état modernes et courageuses (... mais regrettons la présence d'une Jehnny Beth clairement égarée ici).
Et passons à autre chose.