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Basée sur le roman Houdini: A Mind in Chains – a psychoanalytic portrait, de Bernard C. Meyer (Joseph Conrad – a psychoanalytic portrait, Critic at large…), adapté pour la télévision par le duo Bernard C. Meyer et Nicholas Meyer (Star Trek IV et VI…) et réalisé par Uli Edel (Rings of the Nibelungs, the Mysts of Avalon…), Houdini est une mini-série centrée sur Harry Houdini, le maître de l’illusion. Cette mini-série en deux parties a été diffusé les 1er et 2 septembre sur la chaîne américaine History Chanel et a passionné près de 3.9 millions de téléspectateurs.

Tout le monde a sans doute entendu parler de l’illusionniste Harry Houdini, ce « roi de l’évasion » qui était capable de se débarrasser de toutes les entraves existantes et de se sortir de malles, coffres et autres environnement clos – le tout en un temps record. Cette mini-série nous amène à revivre certaines périodes charnières de sa vie.

Dans une succession d’ellipses temporelles, le film raconte l’enfance et l’éducation de Ehrich Weiss, fils d’un rabbin immigrant hongrois, à Budapest. La série se perd souvent en chemin pour faire la chronique des autres figures historiques de l’époque, mais on retombe malgré tout sur nos pieds et Ehrich change de nom, se glissant ainsi dans la peau d’un créateur d’illusions spectaculaires.

Au fur et à mesure, il se spécialise dans les évasions spectaculaires apparemment impossibles, comme notamment lorsqu’il se fait enchaîner et enfermer la tête à l’envers dans une cage de verre remplie d’eau. Son obsession ? Se démarquer des autres magiciens, illusionnistes et artistes adeptes de l’évasion.

Je ne sais pas ce qui m’a le plus gênée dans cette mini série: la réalisation un peu molle de Edel, ou le fait que la série résulte de l’adaptation d’un livre prétendument psychanalytique sur Houdini. D’un côté, il y a cet enchaînement mou de scènes desquelles on est spectateur et dont l’émotion nous échappe assez systématique, un peu comme dans ces reconstitutions bas de gamme dans des émissions criminelles: les faits sont là, fidèles, détaillés, mais il n’y a rien de plus, ni émotion, angle d’attaque intéressant et un peu novateur. Si pour les reconstitutions dans les émissions criminelles l’absence de parti pris peut être facilement explicable, pour une série c’est déjà un peu plus complexe parce qu’on ne peut pas espérer faire rester les gens 3 heures devant une succession de scènes sans âme…

Ou alors peut-être que c’est à cause du livre dont est tiré cette mini-série, qui saute sur chaque prétexte pour faire de la psychanalyse de comptoir en prenant comme base une figure mythique, brillante, et en l’analysant un peu maladroitement. Le matériau de base n’était pas spécialement brillant, mais fallait-il attendre de Nicholas Meyer qu’il choisisse de ne pas porter le livre de son père Bernard C. Meyer à l’écran ? Visiblement non, au grand dam de ceux qui – comme moi – s’attendaient à une série de qualité.

Côté casting, vraiment rien de bien exceptionnel: Adrien Brody (the brothers Bloom, the Pianist, the Grand Budapest hotel…) crève l’écran et écrase littéralement tous les autres sans que personne ne puisse prétendre rivaliser avec lui à part peut-être Evan Jones ou Kristen Connolly… et encore.

Alors certes, cette mini-série est plus fidèle à l’histoire d’Houdini que le film du même nom avec Tony Curtis (the Pretenders! – dont on vous reparlera -, the Last Tycoon, the Mummy lives…) sorti en 1953, mais elle a quelque chose de franchement austère dans sa réalisation et s’attarde sur des effets de style qui n’apportent rien à l’histoire, comme notamment ces plans rapprochés systématiques sur l’abdomen d’Houdini lorsqu’il invite les gens à le frapper pour éprouver sa musculature.

Je m’attendais sincèrement à un meilleur développement du personnage, surtout de la part d’une mini-série basée sur un ouvrage prétendument psychoanalytique, et à beaucoup plus d’émotions d’une manière générale. Je n’ai vu dans Houdini qu’une succession de scènes, de visages, de personnages… mais guère plus. Les épisodes n’ont aucune structure compréhensible, donnant l’impression de n’être qu’une succession de scènes au petit bonheur la chance dans lesquelles s’agitent des personnages sans épaisseur. Et comme si ce n’était pas suffisant côté négatif, les dialogues sont très mal écrits… Une mini-série sur laquelle on peut aisément faire l’impasse.
britishg3eks
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le 28 sept. 2014

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