Japan Sinks: 2020
6.1
Japan Sinks: 2020

Anime (mangas) Netflix (2020)

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Japan Sinks 2020 est un anime apocalyptique en une saison de 10 épisodes adapté du roman La Submersion du Japon de Sakyo Komatsu (1973). L'histoire suit la famille Mutoh qui cherche à échapper au cataclysme qui frappe le Japon : une série de tremblements de terre si violents que le territoire japonais est menacé de sombrer intégralement.
Très cadencée, la série déroule le récit sans perte de rythme, avec un découpage irréprochable. Par rapport aux histoires apocalyptiques qu'on rencontre le plus souvent, à savoir des films de SF hollywoodiens, celle-ci bouleverse les attentes en dépeignant crûment ce que serait la réalité d'une catastrophe de cette ampleur. C'est certainement la caractéristique la plus frappante de la série : la mort y est représentée sans esthétisation ni complaisance, et elle est omniprésente dans un Japon ravagé par les séismes. On est frappé notamment par de longs plans sur des cadavres, y compris de personnages familiers — et c'est là un autre trait marquant de l'histoire : dès les premiers épisodes, il est clair que n'importe qui peut y passer. C'est d'autant plus rude que les personnages sont variés, bien construits et attachants.
De ce fait, l'entrée dans la série est très brutale, puis on parvient peu à peu à anticiper les événements. Une bonne moitié des épisodes m'a laissé l'impression d'une série plombante, mais elle prend vers la fin une direction qui mérite vraiment qu'on reste jusqu'au bout (c'est le dernier épisode qui a fait passer ma note de 7 à 9). Là où on croit d'abord avoir affaire à une course contre la montre dans un simple scénario d'apocalypse, le finale éclaire rétrospectivement la série comme un anime très réussi sur la résilience.
Visuellement, le dessin est anguleux, marqué, ce que j'apprécie plutôt habituellement mais quelques images m'ont tout de même semblé assez laides. Cependant, lorsque le parti-pris graphique fonctionne, il permet une expressivité exceptionnelle (je pense par exemple à la scène de la montgolfière). L'animation m'a en revanche paru régulièrement négligée, avec des passages trop saccadés, des mouvements parasites et des intervalles fantaisistes. La qualité de la bande originale et plusieurs belles idées visuelles rendent néanmoins l'ensemble agréable et le scénario porte de toute façon la série avec une grande efficacité.


Remarque (spoiler)


Le dernier épisode montre la reconstruction en partie virtuelle du Japon sur la base des archives rassemblées par le scientifique Onodera et récupérées par le youtubeur Kite. 8 ans après les événements décrits dans la série, on voit donc ce que sont devenu·e·s les survivant·e·s et, en parallèle, les archives vidéo qui sont désormais tout ce qui reste de l'ancien Japon. Dans ces archives, on aperçoit la plupart des protagonistes filmés avant la catastrophe. Parmi ces vidéos, l'une d'entre elles montre un enfant ressemblant beaucoup à Kite, les cheveux coupés au-dessus des épaules, portant une jupe et faisant voler un cerf-volant noir orné de deux yeux menaçants. L'enfant pose son cerf-volant, enlève sa jupe sous laquelle il porte un short dans lequel il semble se sentir bien plus à l'aise. Il est assez évident, dans le montage, que ce personnage est Kite plus jeune (le youtubeur a même fait de ce cerf-volant le logo de sa chaîne) et qu'il était alors une petit fille. On a donc manifestement affaire à un personnage trans extrêmement positif qui a eu un comportement héroïque tout au long de la série, ce qui a réjoui beaucoup de fans. Cependant, il me semble qu'une incohérence ou plus probablement une maladresse intervient dans la même séquence "8 ans après" : Ayumu reçoit sur son portable une notification lui indiquant que Kite est en direct. Elle dit alors : "Elle a l'air d'aller bien" (dans la version originale, la phrase est prononcée en anglais avec le pronom "she"). Ayumu semble donc mégenrer Kite, alors même qu'elle l'a désigné au masculin pendant toute la série. Le personnage de Kite n'en reste pas moins une belle représentation.

AtehMasudi
9
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le 14 juil. 2020

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AtehMasudi

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