Le roi joue et ....

Derrière une façade de thriller politique sophistiqué, L’Intrigante et le Roi déploie un récit classique de pouvoir, de manipulations et d’identité masquée. Le pitch est prometteur : un roi prisonnier des intrigues de palais tente de reprendre le contrôle. Mais si la mise en place intrigue, le développement laisse parfois sur sa faim.

Le drama s’appuie sur une mécanique de tension bien huilée, inspirée du go, où chaque personnage tente d’encercler les autres. Ce jeu de pouvoir fonctionne dans un premier temps, mais finit par tourner un peu en rond. Certaines intrigues secondaires manquent d’ampleur, et les rebondissements, pourtant nombreux, perdent en impact à mesure que le récit avance.

Jo Jung-seok est sans doute l’un des points forts du drama. Il apporte une vraie complexité à son rôle, capable d’osciller entre autorité, vulnérabilité et calcul froid. Son interprétation élève souvent un scénario qui peine à sortir des sentiers battus.

À l’inverse, le personnage féminin central souffre d’un postulat peu crédible : difficile de faire croire que la très belle Shin Se-kyung, dont la féminité est évidente, puisse passer inaperçue dans un travestissement masculin. Ce choix affaiblit une tension pourtant centrale au récit.

Visuellement, le drama est soigné, mais sans réelle audace. L’ensemble reste plaisant, parfois même poignant, mais ne surprend jamais totalement. On aurait aimé une prise de risque plus franche, que ce soit dans l’écriture ou dans la mise en scène.

Un drama solide, cependant, porté par une performance marquante, mais qui ne parvient pas à transcender les limites de son genre.